Antonin, archéologue et chercheur au centre national de la recherche scientifique

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Antonin, archéologue et chercheur au centre national de la recherche scientifique

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Épisode du mardi 30 avril 2024 à 11:20

Antonin Nüsslein, archéologue et chercheur au CNRS. 

 

Peux-tu nous expliquer le métier d'archéologue ? 

L'archéologue s'intéresse au passé à travers les vestiges matériels. 

 

On imagine souvent l'archéologue, avec sa pioche et son pinceau, mais c'est beaucoup plus que cela ? 

C'est très divers, ça fait appel à plein de sciences. Par exemple, sur le site sur lequel on est actuellement, on fait de la pédologie et de la géomorphologie. C'est étudier les sols, pour voir les traces laissées par les Romains qui vivaient ici. 

 

Quel est ton parcours, et depuis combien de temps, tu exerces ? 

J'ai commencé mes études en 2007 à Strasbourg, j'ai fait une licence, après un master, un doctorat. C'était un peu long, mais quand on aime, on ne compte pas. J'ai encore réalisé un post doctorat. Je pratique vraiment d'un point de vue professionnel depuis 2012. Et j'ai maintenant en plus la chance d'être chercheur au CNRS, et de vivre de ma passion. 

 

Tu encadres aussi des étudiants ? 

Oui, ça fait aussi partie du métier de chercheur. Je travaille avec mes collègues qui sont enseignants à l'université. Tous les ans, j'organise des stages de fouilles, ici, sur le chantier, pour former les futurs archéologues. 

 

Tu as une journée type ? 

Non, justement, c'est ce qui est bien. On ne se lasse jamais, chaque jour est différent. Par exemple, la semaine dernière, j'étais en prospection pédestre, c'est-à-dire que nous allons en forêt, pour chercher de nouveaux sites archéologiques. La plupart des gens pensent que les archéologues ne sont que sur le terrain, mais non, la moitié de notre temps, nous le passons en laboratoire, ou au bureau pour rédiger des rapports de fouilles. Mais pour aussi diffuser notre savoir auprès du grand publique. 

 

Dans le secteur, qu'est-ce que vous trouvez, et on est sur quelle période de l'histoire ? 

On trouve des choses partout. On trouve des vestiges du néolithique, des vestiges des âges des métaux, de la période romaine. Ici particulièrement en Alsace Bossue, et proche de la Moselle, nous trouvons beaucoup de vestiges de la période romaine.  

 

Quelle est ta plus belle trouvaille ? 

Malheureusement, moi, je n'ai pas beaucoup de chance quand je cherche des vestiges. Il ne faut pas imaginer que l'archéologue, c'est comme Indiana Jones. Une belle découverte, faite avec un collègue, dans les Vosges du Nord, on a trouvé en 2 ans, plus de 150 sites archéologique inédits. 

 

Quels sont les avantages et les inconvénients ? 

Pour les avantages, déjà, c'est de pouvoir vivre de ma passion. De transmettre les connaissances que j'ai acquises. Étant chercheur, je suis assez libre dans mes choix de recherches. 

Pour les inconvénients, il n'y en a pas beaucoup. Le seul, mais il touche tous les métiers en extérieur, c'est la météo. Et un travail qui est aussi assez physique. Mais tout est vite balayé par la passion. 

 

Quelles sont les qualités à avoir pour faire ton métier ? 

D'être très curieux, et très ouvert, et surtout d'être travailleur. Il faut emmagasiner un maximum de choses pour être très bon et analyser les vestiges qu'on étudie. Il faut être obstiné aussi, parce que parfois, il y a des choses difficiles, parfois répétitives. 

 

Une anecdote ? 

Des anecdotes, j'en aurais pleins. Il y a 3 ans, il y a un petit plaisantin qui est venu sur le site, pendant la nuit, qui a transformé tout le site en scène de crime, avec des rubans de police, des douilles de balle, avec du faux sang. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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