Aurélie Filippetti, candidate aux régionales pour ''L'Appel inédit''


par Margot Benabbas
vendredi 4 juin 2021 à 08:35

Aurélie Filippetti, candidate aux régionales pour ''L'Appel inédit''

Aurélie Filippetti est ancienne ministre de la Culture et députée PS de Moselle. Elle a constitué un parti de gauche qui regroupe La France Insoumise, une partie du PS, Génération. S, Place Publique, des radicaux de gauche et des citoyens.

Son N°1 - Aurélie Filippetti, candidate aux régionales pour ''L'Appel inédit''

Aurélie Filippetti candidate aux élections régionales pour le parti L’Appel inédit (sans étiquette)

Qu’est-ce qui vous pousse aujourd’hui à vous présenter à ces élections régionales dans le Grand Est ?

Tout d'abord l'envie de sortir des partis traditionnels et de nous mettre tous et toutes au service des habitants du Grand Est. Je crois dans cette élection régionale, il y a beaucoup trop de partis qui s'intéressent avant tout à des stratégies pour la présidentielle etc. Alors que nous, nous avons envie de parler des problèmes réels que rencontrent les gens dans le Grand Est, notamment les transports avec le train, la jeunesse, la santé et l'emploi. Donc on s'est pris en main, puisqu'au départ c'était trois femmes l'idée. Puis on a créé ce mouvement "L’Appel inédit", pour une union la plus large possible, et cela a bien fonctionné. On est très heureuse aujourd'hui de pouvoir nous présenter devant les électeurs.

Quelles sont vos priorités pour la région ?

Alors tout d'abord, vraiment la gratuité des transports par le train, je pense en particulier en Moselle-Est, on le sait très bien, mais c'est valable pour toute la région.

Aujourd'hui, on a besoin d'avoir des solutions alternatives à la voiture, parce que la voiture, ça coûte cher en essence, en entretien et en plus c'est polluant. Or, on a des lignes de train, qui n'ont pas été entretenues, où il n'y a pas assez de fréquence. Donc moi je veux faire le train pour tous, le train gratuit et le train partout, voilà l'axe numéro un de mon programme. Ça veut dire gratuité immédiate pour les jeunes jusqu'à 25 ans et sur l'échelle d'une mandature, et bien, gratuité pour tous les habitants du Grand Est. On le financera avec la taxe poids-lourds, mais qui sera mise en place à l'échelle de toute la région, parce que l'Alsace vient d'obtenir le droit de la mettre en place uniquement en Alsace. Ce qu'on craint évidemment en Lorraine, c'est le report du transport en camion sur le territoire lorrain, mais c'est aussi parce qu'on ne pourra pas utiliser le fruit de cette taxe pour financer le train. 

Vous serez en Moselle-Est samedi, notamment à Forbach pour soutenir l’association Castel Coucou. Quel est le programme de votre visite et justement avez-vous des propositions, des projets pour la Moselle-Est ?

La Moselle-Est, je connais très bien, puisque mon ancienne circonscription, quand j'ai été élue en 2007, allait justement jusqu'à Creutzwald et je connais donc bien les enjeux de ces territoires. On va parler des associations pour les jeunes, parce que la jeunesse est la deuxième priorité de mon programme. C'est des jeunes qui ont beaucoup souffert de la précarité de l'augmentation du chômage, à cause de la crise notamment et c'est très inquiétant. On a vu des jeunes étudiants, apprentis (etc) qui ne pouvaient plus se nourrir et se soigner, donc moi je mettrai en place un plan Marchal pour la jeunesse, avec une aide alimentaire, une aide à la santé et puis des emplois pour les jeunes. Vous savez, pour aider les lycéens et tous les étudiants qui n'ont pas eu de cours en présentiel pendant un an, avec des cours de rattrapage financés par la région. Un deuxième aspect, bien évidemment en Moselle-Est, c'est la question des maladies professionnelles et l'accès à la santé. On est dans un territoire, où malheureusement, on est dans un désert médical, on a beaucoup de problèmes d'accès aux spécialistes notamment, on doit souvent aller à Metz, en Allemagne, voir à Strasbourg parfois. Donc moi, j'aimerais établir des accords transfrontaliers de coopération sur la santé, mais je veux également établir des maisons de santé régionales, dans tous les territoires, pour que justement, il n'y ait pas des déserts médicaux. Et puis la région a un rôle avec l'ARS qui gère la santé pour se battre contre les fermetures des lits d'hôpitaux. Je crois que cela est vraiment un enjeu majeur pour la Moselle-Est, comme pour tout notre territoire régional.

En 2015, la droite et le Front Nationale étaient sortis en tête lors du premier tour. Pensez-vous que cette année la gauche a ses chances en prenant en compte que vous êtes en plus face au Pôle écologiste mené par Eliane Romani ?

Je crois qu'aujourd'hui avec la pandémie, les gens ont vu les conséquences des politiques néolibérales qui ont été menées durant trop d'années. On n’a pas envie d'avoir une réforme des retraites qui va encore obliger les gens à travailler plus longtemps pour avoir des retraites plus petites, qui va encore discriminer les femmes, notamment celles qui ont eu des carrières hachées. On a besoin d'avoir des services publics de qualité, moi je défends vraiment les services publics. Je crois que c'est vraiment ça au fond une politique de gauche, c'est des choses très simples et concrètes, pour des gens qui travaillent, qui ont souvent seulement leur travail pour vivre qui n'ont pas un gros patrimoine, mais qui veulent pouvoir vivre décemment et dignement de ce travail.


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