Sarralbe : Rencontre avec Freddy Bauer, facteur d'orgues


par Elise Jeannelle
lundi 5 juillet 2021 à 05:49

Sarralbe : Rencontre avec Freddy Bauer, facteur d'orgues

La Manufacture d’Orgues Bauer ouvrait ses portes ce samedi 3 juillet, à l’occasion de ses 30 ans. Rencontre avec le facteur d’orgues Freddy Bauer qui nous en apprend plus sur son métier qui se fait plutôt rare en France.

Son N°1 - Sarralbe : Rencontre avec Freddy Bauer, facteur d'orgues

Freddy Bauer a sa propre entreprise de facteur d’orgues depuis 30 ans, à Sarralbe. Grâce à son père, lui-même facteur d’orgues, Freddy s’est pris de passion très jeune pour ce métier.

Je ne savais pas trop quel métier faire et mon père m’a dit « bah t’as qu’à essayer la facture d’orgue » et au final, ça m’a passionné.

C'est ainsi que Freddy Bauer a passé son Brevet de Compagnon pour devenir facteur d'orgues il y a un peu plus de 40 ans. Qu'est-ce que fait un facteur d'orgues exactement ? Eh bien, il construit, restaure et entretient des orgues, ce qui demande beaucoup de travail et de patience.

Ça consiste à sortir les tuyaux, à tous les nettoyer., éventuellement réparer les pièces qui sont abimées par le temps, par les guerres ou par l’humidité excessive. Donc on démonte l’orgue autant qu’on peut. Parfois, on le démonte entièrement et on le ramène à l’atelier. On restaure les pièces, on les lave, on les nettoie, on enlève les bosses dans les tuyaux. Et après, on remonte tout ça.

Remonter un orgue peut prendre beaucoup de temps, car il faut harmoniser à nouveau les tuyaux. Et, parfois, il y en a des tuyaux ! Par exemple, sur l’orgue de Notre Dame de Paris, il y a 8 000 tuyaux. C’est un métier très physique mais aussi très intellectuel.

On doit apprendre l’histoire des orgues, on doit connaître de la mécanique, on doit savoir travailler le bois, le cuivre, le métal. C’est un métier très complet. Il faut aussi connaître la musique, évidemment. C’est un métier physique, intellectuel et artistique en même temps.

Freddy Bauer préfère le mot « artisan » que « artiste » pour qualifier son métier car il fabrique quelque chose. Il couvre la Moselle et le Bas-Rhin. Ça lui arrive d’aller en Meurthe-et-Moselle mais c’est plus rare. Vous pouvez voir des orgues qu’il a construit au Couvent de Peltre en 1999, ou encore à Rémering-lès-Puttelange en 2006.  Freddy Bauer a restauré de nombreuses orgues, que vous pouvez voir à Romelfing, à Guénauge, à Metz ou encore à Filstroff. Sa plus belle pièce, selon lui, se trouve à Pompierre (Vosges).

Son N°2 - Sarralbe : Rencontre avec Freddy Bauer, facteur d'orgues

J’aime beaucoup les orgues Dalstein-Haerpfer. C’est des facteurs d’orgues lorrains qui ont fondé une boite à Boulay. Eux, ils ont un peu fait une synthèse de l’orgue français et l’orgue allemand du XIXe siècle. Et j’en ai restauré un à Pompierre.

Il n'y a qu'une soixantaine de facteurs d'orgues en France. Il n’y a d’ailleurs qu’une seule école qui forme des facteurs d’orgues dans tout le pays : le Centre de Formation de la Facture d’orgues (CFFO). Elle se trouve dans la ville d’Eschau, dans le Bas-Rhin.

Un apprenti prometteur 

C'est justement dans cette école que l'apprenti de Freddy Bauer s'est formé et dont il va être prochainement diplomé. Florian Weydmann, 23 ans, a fait 5 ans d’apprentissage au CFFO et auprès de Freddy Bauer. Florian a fabriqué un petit orgue portable qu'il a présenté au concours organisé chaque année par l’Institut national des métiers d’art. Il a remporté le 1er prix Grand Est et le 3ème prix national. Une grande fierté pour Freddy Bauer qui sent qu'avec Florian, la relève sera assurée ! 


Un site fièrement propulsé par