''On essaye de faire au mieux avec les moyens qu’on a'' Sandra Jeoffroy, déléguée syndicale chez SOS Seniors


par Camille Bazin
jeudi 3 février 2022 à 10:58

''On essaye de faire au mieux avec les moyens qu’on a'' Sandra Jeoffroy, déléguée syndicale chez SOS Seniors
Photo : Shutter Stock

La maltraitance dans les Ehpad fait la une de l’actualité depuis la parution du livre « Les Fossoyeurs » qui dénonce les maltraitances que subissent les pensionnaires des établissements du groupe Orpéa. 

Son N°1 - ''On essaye de faire au mieux avec les moyens qu’on a'' Sandra Jeoffroy, déléguée syndicale chez SOS Seniors

Sandra Jeoffroy – déléguée syndicale centrale Force Ouvrière au sein du groupe SOS Seniors

Pouvez-vous nous présenter le groupe ?

SOS Seniors, comparé à Orpéa, ce n’est pas du lucratif on est associatif donc déjà, on ne joue pas dans la même cour, on n’est pas sur les mêmes prix. Il y a 70 établissements en France.

Vous intervenez dans toute la France, dans tous les établissements du groupe, qu’est-ce que vous voyez vous dans ces établissements ? Est-ce que vous avez été choquée par ces révélations ou finalement c’est votre quotidien aussi ?

Je suis choquée bien sûr, car Orpéa, c’est un groupe privé et lucratif. On se doute bien, qu’ils ne sont pas là pour jouer aux échecs avec les résidents donc forcément nous ça nous choque car on n’est pas du tout dans ce domaine-là. Bien sûr, même chez SOS Seniors, il y a un manque de moyens en termes de soignants pour deux raisons : on ne nous en alloue pas assez et on n’en forme pas assez donc on a des problèmes de recrutement.

Quel est l’impact de ce manque de soignants sur les pensionnaires ?

On essaye de faire au mieux avec les moyens qu’on a. Tous nos établissements sont engagés dans une démarche d’humanitude qu’on essaye de respecter au mieux. Quand il y a un doute de maltraitance dans nos établissements, il y a une tolérance zéro à ce niveau-là et la direction fait le nécessaire tout de suite. Il y a des enquêtes et le salarié en question est tout de suite écarté.

Une enquête de l’ARS a démarré justement dans les établissements d’Orpéa, pensez-vous que ça va changer quelque chose ?

Je ne pense pas que cette situation a pu rester autant d’années sans que ça ne se sache. Vous voyez que les familles aujourd’hui se plaignent très facilement. Le PDG d’Orpéa a dit qu’il n’était pas au courant de tout, je me demande bien comment c’est possible.

Comment expliquer à des gens qui mettent un salaire du foyer pour payer une résidence, que leur famille soit traitée comme ça ? Il part où finalement cet argent ?

Cet argent, il part dans la structure, dans le personnel, dans l’hébergement, les cuisiniers, la nourriture, tout ça se paye.

Selon vous aujourd’hui, il faudrait faire quoi pour que ça se passe mieux ?

C’est plus de soignants pour que les soignants puissent avoir plus de temps auprès du résident. Aujourd’hui, on a environ 13 ou 14 soignants pour une résidence de 60 lits. Si on pouvait doubler, tout le monde serait heureux, mais on ne demande pas autant. 


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