En 50 ans, les cigognes ont su faire leur nid en France et particulièrement en Alsace-Moselle


par Camille Bazin
mardi 8 juin 2021 à 08:59

En 50 ans, les cigognes ont su faire leur nid en France et particulièrement en Alsace-Moselle

La LPO, Ligue de Protection des Oiseaux, fait un recensement nationl des cigognes. On en a profité pour interviewer Dominique Klein, le Monsieur Cigogne de Moselle-Est pour connaître la situation dans notre région. 

Son N°1 - En 50 ans, les cigognes ont su faire leur nid en France et particulièrement en Alsace-Moselle

 

1) Que peut-on dire sur l’implantation des cigognes depuis ces dernières années sur notre territoire ?

On peut dire en tout cas qu'elle se porte très bien. On va avoir les chiffres d'ici quelques semaines, mais on est parti de 11 couples en France dans les années 70 à pratiquement 3000 couples maintenant, peut-être même un peu plus. Le dernier recensement national date de 2015, où on avait 900 couples en Alsace et 200 couples en Moselle, donc en Alsace on devrait dépasser les 1200-1300 couples et en Moselle on devrait être à 400 couples, maintenant, pour 2021.

Donc finalement la moitié de la population des cigognes de France est en Alsace, Moselle.

Oui carrément !

2) Comment on peut expliquer ce retour en force ?

La cigogne est une opportuniste, donc elle se nourrit un petit peu partout, elle trouve à manger partout. Elle a utilisé la méthode culturale, elle sait que les agriculteurs vont faire du foin, vont labourer, et dès qu'il y a un tracteur qui sort dans un champ, hop, elles se donnent rendez-vous derrière le tracteur. Elles récupèrent tout ce qui traîne derrière, donc tout ce qui est fauché, tout ce qui est labouré,  il y a donc énormément de verres de terre, d’insectes, des larves, des rongeurs qui sont tués par les outils, les outils agricoles et elles se baladent derrière et les ramassent, donc elles récoltent une quantité de nourriture incroyable et en plus la cigogne a compris que sur les centres d'enfouissement à ciel ouvert, il y a aussi de la nourriture, alors elle parcourt les centres d'enfouissement et elle trouve toujours à manger et comme ça elle peut se développer énormément.

3) Les cigognes sont bagués pour la plupart, suivis au quotidien. Est-ce que cela peut les perturber en premier lieu ? Et est-ce qu’on a beaucoup de cigognes dites « françaises » ?

C'est-à-dire qu’elles ne sont pas toutes baguées, le programme de bagage, qui est un programme national avait été arrêté en Lorraine pendant presque 10 ans. Il y avait une association alsacienne, qui s'appelait "L'Aprecial" qui baguait en Alsace, le problème c'est qu’on n’arrive pas à baguer tous les nids, les nids sont des bâtiments très haut. On trouve des fois des nids sur des cheminés, des bâtiments ou des arbres sur des arbres à 25-30 mètres, où c'est très difficile d’y accéder en toute sécurité, pour le bagueur et pour les oiseaux. On a donc en Moselle plus de 60 % des oiseaux qui ne sont pas bagués, mais effectivement les oiseaux bagués reviennent volontiers en Moselle.

J'ai fait une photo l'an dernier, à Harprich près de Morhange, d'un cigogneau qui était né dans un nid sur un poteau, j'ai pris une photo dans le nid, puisque je l'avais bagué et j'ai repris une photo exactement un an après et il se trouvait exactement à 5 mètres du nid. Ce qui prouve bien qu'il a retrouvé sa route, en revanche ils ne retournent pas dans le même nid, le nid appartient aux parents et les cigogneaux quand ils reviennent, il faut qu'ils se construisent leurs propres maisons, se mettent en couple, il faut qu'ils se débrouillent.

4) Enfin, on suit beaucoup les aventures des cigognes de Sarralbe. Plusieurs petits sont nés il y a plusieurs semaines déjà. Comment vont-ils ? Comment ont-ils évolué ? Qu’est-ce qu’on peut attendre d’eux dans les prochains temps ?

Ils sont en pleine forme. Le plus âgé, le plus grand : Thomas Junior.  

Pour Thomas Pesquet

Voilà exactement, parce qu'il est né le même jour, où Thomas Pesquet est parti dans l'espace, il pèse 3.7 kilos, je l'ai pesé samedi matin. Quant au plus petit, qui n'a pas encore de nom, le dernier, il est à 2 kilos, donc il y a une énorme différence, plus de 1.5 kilo de différence entre les deux, c'est pour ça qu'on voit cette grosse différence, qui est dû à la naissance. Les naissances des cigognes sont échelonnées, c'est-à-dire qu'on a une naissance tous les 2 jours, donc effectivement entre le numéro 1 et le numéro 5, tous les 2  jours c'est quand même 10-12 jours de différence, c'est énorme parce qu’il n'arrivera pas à rattraper cet écart. Il compensera, mais ne rattrapera pas et en plus le numéro 5 était un peu nouille au départ et n'arrivait pas à accéder au repas. C'est-à-dire qu'il y avait les 4 gros, les 4 sumos et lui, qui était derrière eux et qui n'avait pas assez force, soit pour faire le tour pour arriver à table, soit pour passer par-dessus, il n'arrivait pas. Mais ils étaient gros les autres, alors c'est pour ça qu'il a pris du retard, mais là maintenant il se débrouille très bien.   

    


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