Baerenthal : à la recherche des chauves-souris avec la ''batmalette'' de Loïc Duchamp


par Elise Jeannelle
lundi 30 août 2021 à 07:36

Baerenthal : à la recherche des chauves-souris avec la ''batmalette'' de Loïc Duchamp

Ce week-end, c’était la 25e Nuit Internationale de la chauve-souris. Pour l’occasion, une soirée spéciale était organisée à l’étang de Baerenthal par le syndicat de Coopération pour le Parc Naturel Régional des Vosges du Nord. Au programme : des animations ludiques autour des chauves-souris avant de partir à leur recherche une fois la nuit tombée.

Son N°1 - Baerenthal : à la recherche des chauves-souris avec la ''batmalette'' de Loïc Duchamp

Il y avait de l’agitation au bord de l’étang de Baerenthal vendredi soir. Une vingtaine de personnes, dont plusieurs familles, armées de lampes torches étaient présentes pour partir à la recherche de chauves-souris, grâce à un capteur de sonar. Mais faut-il encore savoir quoi chercher. L’animateur de la réserve naturelle des rochers et tourbières du Pays de Bitche, Loïc Duchamp, était accompagné de sa "batmalette". Avant la tombée de la nuit, il a plongé petits et grands dans le monde des chauves-souris, de façon très ludique.

Alors, je vais vous montrer deux crânes et vous allez me dire lequel est un crâne de mulot et lequel est un crâne de chauve-souris. Et pour vous dire, le crâne de rongeur, c’est un crâne de mulot et le crâne de chauve-souris, c’est un grand murin. C’est la plus grande espèce de chez nous.

La "batmalette"
Les enfants, comme les adultes, participent aux activités
Les enfants se glissent dans la peau d'une chauve-souris qui chasse un insecte et qui se repère avec l'écho de son cri qui se répercute sur l'insecte

Il existe 34 espèces de chauves-souris en France, mais toutes ne sont pas visibles en Lorraine.

Il y a une belle diversité d’espèces sur la Lorraine. Il y a 23 ou 24 espèces différentes de chauve-souris. La plupart des gens qui vivent dans les villages peuvent voir des chauves-souris voler à la nuit tombée. Ce sont souvent des pipistrelles communes qui, comme son nom l’indique, est l’espèce la plus commune.

Une autre espèce assez commune : la barbastelle d'Europe.

Son N°2 - Baerenthal : à la recherche des chauves-souris avec la ''batmalette'' de Loïc Duchamp

La Barbastelle d’Europe a une double émission. Elle crie grave-aigu-grave-aigu et, apparemment, ça fait croire à certains papillons, qui sont capables de capter les ultrasons, qu’il y a plusieurs chauves-souris et qu’elles sont loin, qu'elles ne sont pas vraiment en phase d’attaque. Ils se font donc avoir comme ça.

Mis à part la pipistrelle commune, les aventuriers du soir ont pu observer à la lumière de leurs lampes torches la murin de Daubeton, une chauve-souris avec le ventre blanc qui chasse à ras de l’eau, tandis que la pipistrelle chasse les insectes un peu plus en hauteur.

Une belle sortie en famille  

La famille Machon-Voillet a adoré cette soirée chauve-souris. Jean-François, Marie et leurs deux filles Ania, 12 ans, et Lisa, 6 ans et demi, sont venus sans trop connaître les chauves-souris, mais ils sont repartis avec de nouvelles connaissances en tête et le sourire aux lèvres. Jean-François ne regrette pas d'être venu depuis Obermodern-Zutzendorf. 

Son N°3 - Baerenthal : à la recherche des chauves-souris avec la ''batmalette'' de Loïc Duchamp

Ça a été fait d’une manière très pédagogique, ludique avec les enfants, avec des ateliers, des jeux de rôle, ... On a terminé la visite par une belle balade à la découverte des chauves-souris. On en a vu pas mal. On a appris beaucoup de choses. On est très content d’être venu.

L’aînée, Ania, repart satisfaite de sa soirée.

J’ai appris que les chauves-souris étaient à peu près comme des humains au niveau du squelette. Ça, je ne le savais absolument pas. Je pensais que c’était totalement différent. Je ne m’attendais pas à en voir autant. On en a vu de près. C’était hyper sympa.

Vous pouvez observer des chauves-souris chasser toute l’année, dès la tombée de la nuit, sauf pendant leur période d’hibernation entre les mois de novembre et mars. Elles sont plus nombreuses durant l'été, car les petits de l'année sont assez grands pour venir chasser.

La chauve-souris qui s'accroche aux cheveux : une légende ! 

Si vous vous inquiétez de croiser une chauve-souris et qu'elle se coince dans vos cheveux, ne vous inquiétez plus, Loïc Duchamp l'affirme, c'est une légende !

Son N°4 - Baerenthal : à la recherche des chauves-souris avec la ''batmalette'' de Loïc Duchamp

 

C’est très marrant parce qu’il y a déjà une histoire de cheveux dans le nom, même une histoire d’absence de cheveux, ce qui ne va pas du tout avec la description de l’espèce puisque c’est un animal tout à fait poilu, et notamment sur la tête. Ça viendrait plutôt d’une déformation d’un nom de vieux français ou de bas latin qui aurait été déformé. Mais, une chauve-souris, c’est un animal qui possède donc un sonar pour se déplacer, qui émet des ultra-sons et qui recueille les échos. Elle a une telle précision avec ce sonar qu’il n’y a aucune chance qu'elle vienne nous heurter. Et ensuite, pour se la prendre dans les cheveux, il faut qu’elle puisse avoir une raison de venir dans nos cheveux. À moins que quelqu’un ait la tête remplie de poux et qu’éventuellement, elle veuille se nourrir... Non, franchement, c’est impossible qu’une chauve-souris vienne se prendre dans les cheveux de quelqu’un.

Projet "Espèces animales en danger"

Loïc Duchamp intervient également dans le cadre d’un projet européen de sauvegarde d’animaux en danger. Ce projet ne concerne pas que les chauves-souris, mais également les écrevisses et les papillons particuliers de prairies humides. Les chauves-souris anthropophiles, c'est-à-dire celles qui s'installent dans nos maisons, qui vivent près de l'Homme, sont concernées, et une en particulier.

Son N°5 - Baerenthal : à la recherche des chauves-souris avec la ''batmalette'' de Loïc Duchamp

Il y en a une en particulier qui est la plus grande espèce de chez nous et qui s’appelle le Grand Murin. Et, comme on aménage de plus en plus les greniers au niveau des maisons, on isole, et c’est très bien, malheureusement, ces espèces-là, elles ont de moins en moins de gîtes accessibles. Au niveau des bâtiments publics, comme les églises, le problème, c'est qu'il y a une petite concurrence avec d’autres espèces, notamment avec les pigeons, qui proviennent souvent d’élevages abandonnés. Les pigeons aiment bien se rabattre sur les clochers des églises et font beaucoup de saleté. Pour qu’ils ne rentrent pas dans les églises, les gestionnaires de ces bâtiments mettent des grillages, ce qui empêche, non seulement, les pigeons de rentrer mais aussi les chauves-souris et tout un tas d’autres espèces. On a donc le projet de restaurer l’accès de quelques bâtiments pour créer un réseau de gîtes qui seraient accessibles dans la durée, sur des décennies si possible, pour leur assurer un minimum de gîtes, pour que les colonies de femelles puissent se reproduire.

Ce projet a commencé depuis un an et devrait durer 3 ans en tout. L’expertise des bâtiments potentiels est terminée, ils vont voir avec les propriétaires et les responsables communaux pour savoir s’ils sont d’accord pour que de petits aménagements soient faits.


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