Gaming : Ghost of Tsushima Director’s Cut, notre avis


par Mathieu Improvisato
lundi 23 août 2021 à 14:02

Ghost of Tsushima Director’s Cut, notre avis

Sorti l’an dernier sur PS4, Ghost of Tsushima revient en cette fin d’été dans une édition « Director’s Cut », remasterisé pour la PlayStation 5 (mais également disponible sur PS4) et agrémenté d’une extension centrée sur un nouvel arc narratif se déroulant dans un nouveau lieu : l’île d’Iki.

Si l’histoire initiale de Ghost of Tsushima se focalisait sur les rapports qu’entretiennent Jin Sakai (le héros) et son oncle le Seigneur Shimura, l’aventure sur l’île d’Iki sera centrée sur le père biologique de Jin, Kazumasa Sakai. On l’apprend dans le jeu de base, Jin perd son père dans des circonstances traumatisantes, teintées de tristesse et de regrets. Cette extension met l’accent sur les raisons de la mort du père de manière beaucoup plus approfondie. Que vous preniez cette histoire supplémentaire après avoir terminé le récit principal, ou si vous le prenez en cours de route, ce détour sur l’île d’Iki trouve sa place dans le voyage de Jin et permet d’encore plus apprécier le personnage dans son ensemble.

 

Vous pourrez vous aventurer sur l’île d’Iki une fois que vous aurez terminé le premier acte de Ghost of Tsushima, après avoir découvert un village côtier où une nouvelle cheffe mongole a empoisonné plusieurs habitants. Cependant, la drogue psychédélique ne tue pas ses victimes – elle les conduit à la folie, les enfermant dans des visions douloureuses de leurs plus grandes peurs et regrets passés. Ce chef ennemi, une femme appelée l’Aigle, a mis ses forces en garnison sur l’île voisine d’Iki, alors Jin entreprend de l’empêcher de s’installer sur l’île et de lancer une nouvelle campagne contre Tsushima.

Là, Jin devra faire face à une population indigène particulièrement opposée aux seigneurs samouraïs, et le clan Sakai en particulier. En effet, le père de Jin a mené une bataille afin de pacifier les pillards de l’île, ce qui le conduira à sa perte, et à la mort. C’est donc dans ce contexte lourd de bagages émotionnels que Jin devra trouver sa place et aider les insulaires en prenant soin de ne pas révéler sa véritable identité. Le héros devra donc combattre ses ennemis tout en faisant face aux fantômes de son passé.

Le conflit interne de Jin est exacerbé par ses interactions avec l’Aigle elle-même. Au début de l’histoire d’Iki, Jin est capturé et empoisonné par les Mongols, et vous passerez le reste de la campagne principale de l’extension aux prises avec des visions du passé de Jin. Celles-ci peuvent être déclenchées par n’importe quoi : se faufiler sur des ennemis, manquer d’endurance lors d’un sprint, voir le cadavre d’un animal tué lors d’une chasse… Ces visions créent un mélange fascinant entre les objectifs des Mongols et les doutes personnels et le passé de Jin.

Et manette en main, ça donne quoi ?

Cette extension est, somme toute, assez courte. Comptez quelques heures, comparables à un acte du récit principal, pour terminer l’histoire principale. Comptez-en quelques-unes de plus pour les quêtes annexes. Vous retrouverez des activités identiques à l’île principale – comme les haïkus ou les frappes de bambou – mais vous pourrez en découvrir de nouvelles, comme les défis de tir à l’arc ou des sanctuaires d’animaux, dans lesquels vous devrez jouer de la flûte en rythme. Vous inclinerez votre manette de haut en bas pour correspondre au ton de la mélodie, et pendant que vous jouez, les animaux se rapprocheront pour interagir avec vous. Vous pourrez également trouver de nouveaux charmes qui encouragent à opter pour différents styles de jeu, comme celui qui vous permet de tirer trois flèches au lieu d’une.

Les ennemis sont pour la plupart identiques aux troupes mongoles de l’île de Tsushima, ne vous attendez pas à des modifications majeures au combat. L’extension ajoute cependant quelques nouvelles astuces à votre arsenal. La principale est la charge à cheval, qui vous permet d’appuyer sur un bouton à cheval et de traverser les ennemis au sol. C’est un mouvement amusant qui vous permet d’ouvrir un combat en endommageant tous les ennemis d’un même groupe. Tous ces petits ajustements offrent des options pour changer votre façon de combattre et ajouter un petit défi supplémentaire au jeu, sans révolutionner toute l’expérience de jeu.

Le jeu est graphiquement très joli. L’île d’Iki est magnifique, offrant de nouveaux décors très agréables à explorer. Sans vous faire totalement oublier l’île de Tsushima, le jeu arrivera à vous proposer une expérience légèrement différente, mais tout aussi efficace.

Qu’apporte cette édition « Director’s Cut » sur PS5 ?

Lorsque vous démarrerez le jeu sur PlayStation 5, vous serez surpris par les temps de chargement. C’est simple, il n’y en a plus - ou presque. Accéder au jeu depuis le menu principal ou vous téléporter autre part sur la map ne prend qu’une seconde ou deux, le temps d’un fondu au noir. Le SSD de la PS5, vendu comme extrêmement rapide, fait des miracles. J’ai toutefois noté quelques lenteurs lorsqu’on prévisualise une armure dans les menus de personnalisation.
Le jeu est globalement plus fin, plus beau, plus détaillé et plus rapide. Il tournera à 60 images par seconde et en 4K sur PlayStation 5 – sauf pour les cinématiques qui restent à 30 fps.
Ces changements sont valables autant pour la campagne principale que pour l’extension sur l’île d’Iki.

Utilisation de la DualSense

De façon globale, on a affaire à une très bonne prise en compte des nouvelles capacités de la manette de la PS5. Le retour haptique des touches L2 et R2 et les vibrations « HD » ont été très bien travaillés dans cette mise à jour de Ghost of Tsushima, et ce dès le début de l’histoire (en plus de l’extension de l’île d’Iki).

Les vibrations, pour commencer, sont très nuancées, allant de la vibration lourde induite par une explosion, jusqu’à la sensation de légers tapotements liés à l’animation des feuilles qui s’envolent signifiant la montée en niveau du personnage. On a parfois l’impression qu’il y a un haut-parleur dédié aux vibrations dans la manette tellement l’effet est précis et saisissant. Le galop du cheval sera différent si vous passez sur un pont en bois ou sur un chemin pavé.

Les gâchettes adaptatives m’ont néanmoins beaucoup moins convaincues. Certes, l’effet est bien présent, mais ça n’a pas été au niveau que ce à quoi je m’attendais. Pour rappel, les touches L2 et R2 sont mécanisées et permettent d’avoir une espèce de résistance lors de la pression. Ainsi, l’usage le plus parlant est celui de la tension de l’arc avant de relâcher la flèche. Plus vous appuyez sur la touche pour bander l’arc, plus la touche R2 montre de la résistance. Sur le papier, c’est assez tentant, dans la réalité, j’avoue que c’est un peu accessoire.

J’en pense quoi ?

Si vous avez aimé Ghost of Tsushima, vous adorerez cette « Director’s Cut ». Généreuse en contenu, optimisations PS5, nouvelle île… Cependant, les problèmes du jeu de base demeurent, donc si le point de vue de Sucker Punch sur le monde ouvert ne vous a pas séduit auparavant, ne vous attendez pas à ce que ce nouveau contenu vous fasse changer d’avis. Vous lutterez toujours avec la caméra pendant le combat, d’autant plus que les Mongols vous attaqueront de toute part.

Cette extension sur l’île d’Iki ajoute de nouvelles dimensions au reste de Ghost of Tsushima et à son personnage principal en apportant plus de profondeur à l’histoire de base. Les nouveaux paysages, en plus d’être magnifiques, permettent certains ajustements de gameplay bienvenus. Rien de révolutionnaire en soi, mais cette nouvelle version aura le mérite d’être rafraîchissante et permet de se replonger dans le monde ouvert de Sucker Punch une dernière fois, avant un potentiel second épisode.


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