Grand Est : don de rein à un proche, pourquoi ? Comment ça marche ?


par Margot Benabbas
vendredi 22 octobre 2021 à 08:55

Grand Est : don de rein à un proche, pourquoi ? Comment ça marche ?

Du 18 octobre au 11 novembre, l’Agence de la biomédecine lance sa campagne pour informer sur le don du rein à un proche.

Son N°1 - Grand Est : don de rein à un proche, pourquoi ? Comment ça marche ?

Dr. Laurent Durin, Médecin aux Services régionaux Nord-Est (SR NE) de la DPGOT (direction du prélèvement et des greffes d'organes et de tissus).

Avant de parler de don, parlons de la maladie rénale chronique, aujourd’hui combien de personnes sont concernées en France ?

On ne le sait pas exactement mais on peut l'estimer. On estime donc qu'il y a entre 5 et 6 millions de personnes concernées par cette maladie c'est-à-dire 1 français sur 10 environ. Si on ne peut qu'estimer pour l'instant c'est parce que les stades précoces de la maladie sont extrêmement silencieux et parfois les gens sont malades avant même de le savoir : forcément ils ne consultent pas. C'est pour cela qu'on ne peut pas précisément dénombrer le nombre de personnes concernées en France. En revanche, on connaît le nombre de patients qui évoluent vers le stade ultime de la maladie qui s'appelle l'insuffisance rénale chronique terminale et ça concerne 93 000 personnes en France. 

L’insuffisance rénale c’est quoi au juste ? est-ce que c’est quelque chose dont on peut guérir ?

Non. L'insuffisance rénale c'est une atteinte des reins d'une personne et les reins servent, en particulier, à la filtration de l'organisme. Ils permettent d'éliminer les déchets et, en fait, pour différentes raisons : des problèmes vasculaires souvent de l'hypertension, du diabète ou certaines autres maladies, parfois des maladies génétiques, les reins tombent malades et ne remplissent plus leur fonction. Les déchets vont alors s'accumuler dans l'organisme entrainant des répercussions.  

Le don de rein, comment ça marche ?

La dialyse est généralement le traitement proposé en 1ère intention. Il existe pourtant d’autres stratégies de traitement efficientes comme la greffe rénale à partir de donneur vivant.

Qui peut recevoir un rein ? quelles sont les avantages pour le receveur ?

Effectivement, la dialyse est le traitement auquel on pense le plus souvent. Or, le problème de la dialyse c'est que cela consite à être relié à une machine pendant plusieurs heures et plusieurs fois par semaine ; ça a également des conséquences sur l'organisme. Le meilleur des traitements à l'heure actuelle est la greffe. La greffe peut être effectuée soit à partir d'un donneur décédé soit à partir d'un donneur vivant. La dernière solution présente de nombreux avantages car lorsqu'on reçoit un rein à partir d'un donneur vivant c'est un rein extrêmement performant qui est greffé dans les meilleures conditions possibles puisqu'on peut choisir la période à laquelle l'intervention chirurgicale sera réalisée et puis c'est également un rein pour lequel on aura fait des examens préalables. De ce fait, l'organe pourra  présenter une grande compatibilité avec le receveur. 

Qui peut donner un rein ? 

C'est quelque chose qui est extrêmement encadré par la loi et la loi définit les donneurs possibles. On peut donner son rein à des membres de sa famille notamment à des parents ou à des enfants mais également des époux des conjoints des cousins, cousines, oncle, tantes, grand-père ou grand-mère. Les lois de la bioéthiques ont étendu un peu le cercle des donneurs possibles avec notamment des gens qui partagent une vie commune depuis au moins deux ans avec leur donneur. Lors de la révision des lois de bioéthique en 2011, il y a eu une extension puisqu'à l'heure actuelle il est possible de donner un rein à quelqu'un avec qui on a une relation d'amitié ou de proximité suffisament durable au moins deux ans et stable dans le temps. Cela permet, par exemple, de faire don de son rein à des parrains ou marraines avec qui on a pas de liens directs ou encore à un ou une amie.  

Est-ce que c’est une pratique répandue dans le Grand-Est ?  

Effectivement, c'est une pratique répandue puisque les trois CHU de la région Grand-Est : Reims, Nancy et Strasbourg pratiquent la greffe rénale à partir de donneurs vivants. Cette pratique est difficile à mettre en oeuvre pour les établissement hospitaliers parce qu'elle mobilise beaucoup d'équipes médico-chirurgicales. L'année dernière, dans le contexte particulier de l'épidémie de covid-19, 32 patients ont pu bénéficier de cette greffe à partir de donneurs vivants donc 32 pour la région Grand-Est mais, je le redis, dans le contexte particulier de l'épidémie de covid-19 où l'activité avait fortement diminué puisque pendant trois mois la greffe rénale avait été complétement suspendue. 

Plus d'informations sur le don de rein.


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