L'invité du Grand Réveil : Germain Bach

Le Grand Réveil

L'invité du Grand Réveil : Germain Bach

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Épisode du mercredi 15 janvier 2020 à 08:59

Germain Bach, Président des Jeunes Agriculteurs de Moselle

Chaque année, le nombre d’agriculteurs ne cesse de baisser. C’est le cas en Moselle où l’année 2019 n’aura pas été de tout repos pour les producteurs.

On se souvient notamment de la canicule et de la sécheresse l’été dernier, quel impact cela a eu sur la production ?

La sécheresse a démarré au mois de juin et ça a été sec jusqu’au mois de septembre, donc toutes les plantes ont subi. La production estivale a été impactée, on estime jusqu’à -65% de rendement du maïs, qui est une des base importante pour l’alimentation pour l’hiver. Qui dit stress hydrique des plantes dit aussi valeur nutritive et qualité qui ne sont pas là.

2019 aura aussi été marquée par les manifestations des agriculteurs pour dénoncer les accords internationaux comme le CETA et le Mercosur, ces traités de libre-échange. Où en est-on aujourd’hui ? Avez-vous été entendu ?

On n’a pas été entendu, le CETA (accord avec le Canada) a été validé par les députés, mais pas encore passé au sénat. Toutefois pour l’instant le CETA est mis en place provisoirement au niveau européen. Pour le Mercosur, Emmanuel Macron a dit que la France ne signera pas l'accord suite aux incendies en Amazonie. Nous sommes d’accord sur le fond mais pas sur la raison, car il ne fait pas ça pour sauver l’agriculture française.

Quels sont les dossiers à suivre pour 2020 ?

On attend une réaction de l’Etat sur la loi EGA (états généraux de l’alimentation) qui a été une promesse de campagne. La loi a été votée en 2018 mais pour l’instant rien n’est mis en place. Cette loi sert pour que les prix de vente de nos produits englobent nos prix de production pour qu'on puisse vivre dignement de notre métier. Et puis, le monde agricole ne comprend pas la mauvaise image qu’on veut donner de nous, l’agribashing permanant. Le gouvernement a beaucoup à faire sur ce point. La crise morale du monde agricole est là certes à cause des revenus faibles, mais si on y ajoute en plus cette mauvaise image qu’on nous donne, ça n'aide pas à créer des vocations. Il y a de moins en moins d’agriculteurs, en Moselle seulement 37% des départs en retraites du monde agricole sont compensés par des jeunes qui s’installent dans ce milieu.

 

 

 


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