L'automne...

Dans mon jardin

L'automne...

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Épisode du mercredi 14 octobre 2020 à 12:50

Et vient l’automne

Tout le monde a remarqué que l’automne s’est installé. Les pluies abondantes, bienfaitrices pour la végétation, les chutes de température, la chute des feuilles et la durée des jours qui diminuent. Après les fastes du printemps et de l’été, il est encore temps de moissonner les fruits de la terre, pommes, noix, raisins, cynorhodons, prunelles et autres fruits.

L’idée de cette chronique m’a été inspiré par M. Damien Schuler, créateur de « Patrimoine Vivant », qui dispense de magnifiques cours à l’Université populaire et dont je vous recommande chaudement la page Facebook « Patrimoine Vivant Saagueminn Lothr ». Je voulais saluer et rendre hommage à son travail fabuleux.

Pour nos ancêtres qui vivaient en harmonie avec les cycles de la nature, c’était le dernier moment pour récolter et faire des provisions en prévision de la saison froide qui s ‘annonce. Les bocaux étaient en préparation, le cochon était tué pour faire de la provision de viande toute l’année, etc.

Pour les celtes, l’année était rythmée par deux périodes complémentaires, la période lumineuse et la période sombre dans laquelle nous allons rentrer. Moment de repos pour la nature, c’était l’occasion de remercier la nature pour tout ce qu’elle nous a donné, mais c’était aussi l’occasion pour l’homme de la terre de lever enfin le pied, se poser, se retrouver avec ses proches. C’était la période des fêtes patronales, des kirbs, festoyer après l’effort.

Il est fort dommage que l’automne et l’hiver soient si souvent associés à des ressentiments négatifs. Évidemment on peut regretter la fin des beaux jours, des soirées barbecues, le soleil, la chaleur qui va nous manquer. Mais apprécierait-on les belles saisons si on ne connaissait pas les saisons froides ? Nos ancêtres, depuis la nuit des temps, voyaient les périodes claires et sombres comme un tout, une association complémentaire, un yin et un yang indissociable.

Au 1er novembre commençait la nouvelle année chez les celtes, le Samain, le début de la période sombre, une fête de transition, d’ouverture vers un nouveau monde. Pour les Celtes, cette période est une parenthèse : elle n’appartient ni à celle qui s’achève ni à celle qui va commencer ; c’est une période hors du temps, « un intervalle de non-temps ». C’est le passage de la saison claire à la saison sombre, qui marque une rupture dans la vie quotidienne : la fin des travaux agraires pour les agriculteurs-éleveurs. Cette tradition puise certainement son origine dans la nuit des temps. En effet, les saturnales étrusques ou certaines fêtes babyloniennes parlent déjà de l'aspect de "temps hors du temps".

La Samain est également fêtée en Lorraine sous le nom de Rommelbootzennaat et outre-manche sous l’appellation de Halloween.

Et si chacun d’entre nous mettait à profit cette période d’interruption pour se poser, se ressourcer, démarrer de nouvelles activités, de nouveaux projets, prendre le temps de lire. En bref, comme nos ancêtres, se retrouver, pour mettre à profit cette période sombre pour renaître dans quelques mois encore plus lumineux.

 

Chronique réalisée par Gilles, ethnobotaniste et mycologue.

 


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