Orthophonie : une plateforme pour répondre aux interrogations
Obtenir un rendez-vous chez l’orthophoniste peut s’avérer très difficile dans la région. Les cabinets débordent en Moselle. Le département compte trop peu d’orthophonistes. 350 au total. La densité moyenne d’orthophonistes en France est de 38,2 pour 100 000 habitants. En Moselle, on est en-dessous : 33,6 orthophonistes pour 100 000 habitants.
Une plateforme de prévention
L’accès aux soins est devenu une vraie problématique. Une plateforme prévention et soins en orthophonie (PPSO) a donc été créée en octobre 2018. Elle permet d’apporter des réponses aux interrogations des patients via un site internet : allo-ortho.com
Cette plateforme comporte plusieurs niveaux. Le premier niveau est un accès à l’information, notamment sur la nécessité ou non de consulter un ou une orthophoniste. Avec le deuxième niveau, si vous n’avez pas obtenu de réponses à vos questions, vous pouvez remplir un questionnaire qui vous aidera à déterminer si vous avez besoin de consulter. Vous pourrez être rappelés par un régulateur. Ce niveau est expérimenté dans le Grand Est, les Hauts-de-France et en Bourgogne-Franche-Comté. Le troisième et dernier étage correspond à une solution d’adressage de la demande du patient vers un orthophoniste du secteur.
Claire, orthophoniste en Moselle, tient à rassurer. Le but n’est pas de remplacer les soins, ni de faire de la télé-orthophonie.
Son N°1 - Orthophonie : une plateforme pour répondre aux interrogations
C’est surtout de confirmer (ou infirmer) les patients dans leur crainte de la nécessité d’avoir accès à un orthophoniste, et de faciliter cet accès. Si tous les feux sont verts et qu’on voit qu'il n’y a pas besoin d’orthophonie, on peut leur conseiller de refaire un questionnaire quelques mois plus tard pour voir si ça a bougé. Le but ce n’est pas non plus de dire aux gens "ne consultez pas d’orthophonistes" alors qu’il y a besoin.
Cette plateforme c’est donc une solution pour prévenir, accompagner celles et ceux qui se posent des questions, et pour éviter de rallonger les listes d’attente qui sont déjà longues. En moyenne il faut attendre entre 8 mois et 2 ans pour obtenir un rendez-vous dans la région.
Son N°2 - Orthophonie : une plateforme pour répondre aux interrogations
Le constat c’est qu’il y a beaucoup de patients qui sont épuisés d’appeler des listes et des listes d’orthophonistes qui leur disent « désolé je n’ai pas de places » ou « je vous mets en liste d’attente ». En attendant, il ne se passe rien alors qu’ils ont besoin de soins. Donc là on peut déjà, au téléphone, leur donner les bons comportements à adopter au vu de ce qu’ils nous décrivent, au moins en attendant un rendez-vous. Et comme il y a une solution d’adressage qui existe maintenant, c’est l’orthophoniste qui a de la place qui les rappelle. Donc tout le monde gagne du temps.
Des interrogations nombreuses
Parmi les nombreuses interrogations des parents ou potentiels patients, on peut noter tout ce qui tourne autour du développement du langage chez l’enfant.
Son N°3 - Orthophonie : une plateforme pour répondre aux interrogations
« Mon enfant ne parle toujours pas », « je ne le comprends pas quand il parle », « il ne fait pas de phrases », tout cela ce sont des interrogations. Il va aussi y a voir tout ce qui tourne autour du bégaiement, ou encore l’entrée dans la lecture. Et au moment du Covid19, il y a aussi eu beaucoup de besoins en orthophonie parce qu’il y a eu beaucoup de patients qui ont été intubés, ce qui a peut-être pu endommager leurs cordes vocales. Ils se réveillent parfois avec une voix qui n’est pas la leur. Donc il y a beaucoup d’exercices à faire pour retrouver tout ça.
On pense souvent à l’orthophonie quand il y a des problèmes d’articulation, de langage ou d’écriture, pourtant l’orthophonie c’est bien plus que ça.
Son N°4 - Orthophonie : une plateforme pour répondre aux interrogations
Ca peut être au tout début de la vie quand il y a un allaitement qui ne se met pas très bien en place, ou au moment de la diversification alimentaire. Il y a des problèmes sur la sélectivité alimentaire, la mastication, etc… donc déjà autour des repas il y a beaucoup de choses à faire. Et ça on va le retrouver aussi chez des personnes âgées. On intervient d’ailleurs beaucoup en maison de retraite. Ou alors dans le cadre de pathologie neurologie ou neurodégénérative.