Témoignage : une amitié franco-allemande depuis 4 générations
Sur la photo : Debout : Gaby (fils de Cécile), Brigitte (fille de Cécile), Gaëtan (petit fils de Cécile), Laetitia (fille de Brigitte), Martina ( petite fille de Théodor et fille de Maria), Maurice (gendre de Cécile)
Assis : Chantal (belle-fille de Cécile), Maria (fille de Théodor), Kira (petite fille de Maria), Cécile (fille de Pierre), Mathias ( gendre de Maria)
Aujourd’hui, à l’occasion de l’anniversaire du Traité de l’Elysée, on célèbre l’amitié franco-allemande toute la journée sur Radio Mélodie.
À Réning, Laetitia et Brigitte Gering nous racontent comment la première guerre mondiale a fait naître une grande amitié entre leur famille et une famille allemande.
Son N°1 - Témoignage : une amitié franco-allemande depuis 4 générations
L’histoire d’amitié entre la famille Schewe et la famille Manns a commencé lors de la Première Guerre mondiale. Brigitte, la petite fille de Pierre Manns, nous raconte.
Ils étaient dans le service transmission et quand il fallait aller vers le front, mon grand-père était marié à l’époque, il avait deux enfants, Theodor était célibataire, donc Theodor prenait toujours les missions les plus dangereuses. Il disait à Pierre « tu as une femme, tu as 2 enfants, mois je suis seul donc c’est moins grave. »
À l’époque, les deux familles étaient allemandes. En 1918, ils sont devenus Yougoslaves.
Pendant la deuxième guerre mondiale, les Allemands étaient assez mal vus en Yougoslavie. Donc comme ça canardait pas mal et qu’ils étaient mal vus, les Allemands ont récupéré tous ceux qui étaient de descendance allemande. En passant par plusieurs camps, certains sont restés en Allemagne et donc mon grand-père, avec ses 4 frères, sont venus en Moselle qui était allemande en 1942. Deux sœurs au grand-père sont restées en Allemagne comme la famille de Theodor. Mais ils ont quand même continué à s’écrire et à se fréquenter.
En 1945, la famille Manns devient alors française. Cécile la fille de Pierre et Marie la fille de Théodor reprennent le flambeau.
Pourquoi les deux-là, je n’en sais rien parce que maman avait d’autres sœurs, Marie avait d’autres sœurs, pourquoi les autres n’ont pas continué à se fréquenter je n’en sais rien. C’est maman qui a sympathisé avec Marie et qui a continué. Marie s’est mariée, elle a eu des enfants, maman aussi. Eux venaient en vacances chez nous, nous, on allait là-bas.
L’histoire s’est ensuite répétée. Brigitte s’est liée d’amitié avec Martina la fille de Marie. Puis elles ont, à leur tour eux des filles, Kira côté allemand et Laetitia côté français.
Comme Martina est à cheval entre maman et moi, c’est vrai que j’avais aussi des affinités avec elle. J’ai des souvenirs où on bouquinait ensemble dans sa chambre, elle m’emmenait voir sa fac, des choses comme ça. Et puis quand Kira est née, c’est vrai qu’on a continué et puis maintenant que Kira parle bien le français, d’elle-même aussi elle s’est lancée là-dedans, dans ce contact mutuel.
Les deux jeunes femmes ont laissé de côté les lettres et sont en contact via whatsapp.
Toutes les semaines les photos. Nouvel an, les photos. Le paysage enneigé, les photos et puis quand elle a envie de papoter un peu en français, on papote pour qu’elle s’améliore.
En plus de s’écrire, les deux familles essayent de se voir régulièrement.
C’est vrai que moi, je suis très fière de cette histoire parce que ça fait 4 générations. À l’époque, ce n’était pas facile et c’est vrai que quand Theodor prenait les missions de l’arrière-grand-père ça fait partie de la tradition familiale, de la fierté familiale.
La légende raconte que Theodor aurait aimé que le fils de Pierre épouse sa dernière fille. Si ça ne s’est pas fait, ils seraient, sans aucun doute, très heureux de voir que les deux familles sont toujours réunies.