Un dernier tour à Grande-Rosselle avant de nouvelles mesures de restriction


par Camille Bazin
lundi 1 mars 2021 à 15:57

Un dernier tour à Grande-Rosselle avant de nouvelles mesures de restriction

À partir de ce mardi 2 mars, il faudra présenter un test PCR ou antigénique négatif de moins de 48h pour franchir la frontière. À Petite-Rosselle, il n’y a qu’un pont qui sépare le France de l’Allemagne, les avis divergent sur la mise en place de ces nouvelles mesures.

Son N°1 - Un dernier tour à Grande-Rosselle avant de nouvelles mesures de restriction

Sur le parking du DM, à Grande-Rosselle en Allemagne, beaucoup de véhicules immatriculés 57 ce lundi, veille de la mise en place des nouvelles mesures.
Hélène vit en Alsace, mais chaque semaine elle vient ici pour faire des courses pour sa mère qui vit à Petite-Rosselle.

Je pense que c’est indispensable vu ce qu’il se passe actuellement. Mais pour nous, les courses, on les fera en France.

Brahim de Forbach vient aussi ici régulièrement, et comme Hélène, il comprend cette décision.

Je pense que c’est plutôt pas mal pour essayer de stopper cette épidémie. On va essayer de faire ce qu’il faut pour réaliser tout ça.

Un peu plus loin, à l’arrêt de bus de Petite-Rosselle, Antoinette revient justement d’Allemagne, son sac plein de provisions.

Je trouve ça inadmissible. Je trouve qu’ils devraient arrêter parce que là les gens, ils n’en peuvent plus. Surtout les personnes âgées, c’est dur pour elles.

Tony habite également à Forbach. Il vient plusieurs fois par semaine en Allemagne.

Ce n’est pas bien, tous les deux jours, c’est abusé. Autant fermer carrément les frontières !

"Le test, c’est pareil que s’ils nous fermaient la frontière"

Du côté des commerçants aussi la nouvelle est dure à digérer.
La boulangère de Petite-Rosselle avait reçu la visite d’Amélie de Montchalin, secrétaire d’État chargée des Affaires européennes en juin 2020. Elle accuse le coup.

Elle nous a promis que plus jamais il n’y aura ça. Qu’est-ce qu’ils font maintenant ? Parce que le test, c’est pareil que s’ils nous fermaient la frontière. On nous ferme le salon de thé, on nous ferme tout, moi j’en ai marre !

Ania tient le salon d’esthétique Bellissima depuis 2015 à la frontière. Ces clientes viennent de France et d’Allemagne, elle ne cache pas sa colère.

C’est une vraie merde pour les deux côtés. Ça donne de nouveau la haine. Le virus, il est partout et ça va empirer encore plus et combien de temps ils veulent faire ce quatsch avec ces frontières ? Ça va déclencher la guerre un moment donné, on va de nouveau avoir une vraie frontière avec les vraies douanes partout.

La commerçante franco-allemande craint aussi de perdre encore une fois une partie de son chiffre d’affaires.

Pour moi, c’est comme un troisième confinement, une troisième fois que mon magasin va souffrir, et je peux fermer. On va tous rester sur la route.

Le salon d'Ania ne se trouve qu'à quelques mètres de la frontière

Le maire de Petite-Rosselle, Eric Federspiel, comprend le désarroi des commerçants de sa commune.

C’est un peu l’incompréhension. On aimerait bien ça soit allégé et d’autant plus pour les gens qui habitent dans un rayon bien défini. On parle vraiment des frontaliers, aussi bien pour aller sur leur lieu de travail que pour faire des courses.

Le maire de Petite-Rosselle est en contact régulièrement avec son homologue de Grande-Rosselle, Dominik Jochum. Malheureusement que ce soit d’un côté ou de l’autre de la frontière, les élus locaux n’ont pas leur mot à dire.


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