Un collectif allemand lance une pétition pour demander la fin des mesures de restriction aux frontières
Son N°1 - Un collectif allemand lance une pétition pour demander la fin des mesures de restriction aux frontières
Margriet ZIEDER-RIPPLINGER, présidente de l'Europa-Union Saar (l'Union des fédéralistes européens de Sarre)
Vous avez lancé une pétition et vous avez également écrit aux gouvernements à Berlin, Paris et Bruxelles pour dénoncer des règles d’entrées trop strictes selon vous sur le territoire allemand pour les frontaliers.
On va revenir sur cette pétition dans un instant mais pour commencer pouvez-vous nous présenter l’Union des fédéralistes européens de la Sarre, qui êtes-vous ? quels sont vos missions ?
Notre association fait partie de l'organisation européenne qui chapeaute l'UEF, l'union des fédéralistes européens basée à Bruxelles. En Allemagne, elle compte environ 17 000 membres. L'Europe Union Saar est non partisane et non confessionnelle. Nos membres sont des citoyens actifs qui s'engagent en faveur d'une Europe unie. En Sarre, nous nous engageons particulièrement en faveur des régions frontalières.
Vous avez lancé une pétition sur internet, que dénoncez-vous et que demandez-vous ?
Nous dénonçons qu'avec les règles d'entrée plus strictes de Berlin pour le département de Moselle, la frontière entre l'Allemagne et la France redevient une ligne de démarcation qui coupe de nouveau brutalement notre bassin de vie européen. Nous demandons des solutions coordonnées pragmatiques et réalistes. Nous avons besoin d'une réglementation d'entrée uniforme et étroitement coordonnée ainsi que des stratégies communes de tests et de vaccination afin de prévenir efficacement la propagation des mutations virales.
Vous avez également écrit aux différents gouvernements, Paris, Berlin, Bruxelles, qu’est ce que vous leur dites ? et avez-vous eu des réponses ?
On dit la même chose que dans la pétition. Les gens perdent de plus en plus confiance dans le projet européen lorsqu'ils constatent que la coopération européenne échoue constamment dans la vie de tous les jours.
Vous craigniez que ces différentes mesures (fermeture l’année dernière, obligation de test…) nuisent à l’amitié franco-allemande ?
Je pense que la nouvelle obligation de test avec des contrôles sporadiques aux frontières, suite à la fermeture des frontières l'année dernière, porte une fois de plus atteinte à la confiance des populations frontalières dans le projet européen et dans l'amitié franco-allemande. Les frontières physiquement fermées étaient un symbole nuisible, une ligne rouge qui a été franchie, qui a ravivé les frontières dans les esprits et a conduit à des comportements parfois terribles - cela laisse des traces. Nous devons faire très attention à ne pas mettre davantage à mal l'amitié franco-allemande. Les élus des deux pays doivent maintenant faire un effort sincère et efficace pour limiter les dégâts et faire pression pour une aide réelle.
Je vois le danger de voir les populistes et les extrémistes de droite gagner davantage de soutien dans la région. Pour eux, la faible coopération européenne et la perte de confiance dans les gouvernements sont un repas tout prêt pour répandre leurs pensées simplistes et nationalistes.