La Moselle bien représentée à Roland Garros grâce à... ses arbitres !
Dix hommes et femmes ont été choisis pour être juges de ligne dans le plus grand tournoi français.
11h00, Sarrebourg Moselle Sud Tennis. A côté des courts encore vides du club d’Alsace Bossue, nous retrouvons Pierre, Laurent, Jean-Marc, Stéphane et Pierre. C’est un peu toute une génération, réunie autour d’une petite table, à côté du café du club, bien vide en ces temps de pandémie. Tous ont un point commun. Ou plutôt deux. L’amitié qui les lie, et l’amour… de la petite balle jaune.
Surtout, tous se retrouveront, si tout va bien, en mai, à Roland Garros. Non pas comme spectateurs. Ni comme joueurs. Mais comme arbitres. En Moselle, ils sont 10 à avoir été sélectionnés pour officier comme juges de ligne lors du plus grand tournoi de France. 10 sur les 290 environ qui seront présent pour cette édition 2021. Pour eux, comme le dit si bien Laurent, c’est la plus belle des récompenses :
Son N°1 - La Moselle bien représentée à Roland Garros grâce à... ses arbitres !
Roland Garros c’est le Graal pour tout arbitre français donc je crois qu’on aspire tous dans ce qu’on peut appeler une carrière de juge de ligne, à fouler les courts de Roland et être acteur du plus grand évènement sportif français.
Et on ne peut que le croire, à écouter Pierre Orlik, 31 ans. A 16 ans et 6 mois, Monica Seles devenait la plus jeune joueuse à remporter la compétition (en 1990). Au même âge, le Messin arbitrait, lui, pour la première fois à Roland.Ce dernier se rappelle de tous ceux qu’il a déjà vécus, de ces grands du tennis face auxquelles il a fallu prendre des décisions : “Une année, j’arbitrais un match entre Williams et Sharapova. à un moment j’ai pris une décision un peu difficile. Maria Sharapova m’a lancé un de ces regards. Je crois que là je me souviendrais toujours de ce que je faisais, ce qu’il se passait autour”.
On peut le dire, Pierre fait presque partie des meubles. 2021 marquera son sixième tournoi parisien. Certes, encore loin des 16 participations d’un Rafael Nadal et d’un Novak Djokovic. Tiens d’ailleurs, les deux apparaissent dans l’un de ses souvenirs les plus marquants : Roland Garros 2020. Une édition jouée en septembre à cause de la crise sanitaire et surtout sans public.
Son N°2 - La Moselle bien représentée à Roland Garros grâce à... ses arbitres !
J’ai eu la chance de faire la finale entre Djokovic et Nadal. Donc l’engouement et le stress… Bien qu’il n’y ait pas de spectateurs, on sait qu’on est regardés par des millions de personnes. Et le fait de rentrer sur le terrain à côté de Nadal et Djokovic, c’est quand même des choses particulières. ça restera gravé dans nos vies à jamais.
Pierre Huret et Laurent Vincent, eux, garderont sûrement en tête le tournoi à venir. A respectivement 18 et 50 ans, ils vont vivre leur premier Roland. Pour le premier, c’est un peu une surprise :
Son N°3 - La Moselle bien représentée à Roland Garros grâce à... ses arbitres !
Pour cette année je ne m’attendais pas du tout à être retenu étant donné que je suis fraîchement majeur, que je ne suis pas de la région parisienne. C’étaient beaucoup de facteurs à prendre en compte et beaucoup de facteurs qui me faisaient me dire que ça allait être compliqué d’être retenu pour Roland Garros. Mais c’est avec grand plaisir que je l'ai été.
"Quand on est joueur, on passe à côté de plein de choses"
Lui-même fils de joueur et d’arbitre, Pierre est naturellement tombé dans le tennis tout petit. Et si certains veulent seulement taper dans la balle, lui a choisi aussi de monter sur la chaise. Depuis il a pu officier sur plusieurs compétitions. Avec toujours cette même envie de faire mieux :
Son N°8 - La Moselle bien représentée à Roland Garros grâce à... ses arbitres !
Chaque match est différent sur chaque compétition. Même avec deux joueurs identiques, à classement égal. C'est ça aussi qui fait que l'on a envie d'arbitrer. C'est qu'on a aussi cette envie de pouvoir se dépasser en essayent de prendre les décisions justes, au moment opportun.
Laurent s’y ait mis il y a seulement cinq ans. C’est après avoir essayé d’arbitrer lors d’un tournoi entre amis qu’il s’est intéressé à l’exercice.
Et finalement, c’est peut-être en passant de l’autre côté du filet (et derrière la ligne de fond), qu’ils ont le mieux compris leur discipline :
Son N°4 - La Moselle bien représentée à Roland Garros grâce à... ses arbitres !
La première chose déjà c’est que l’on découvre les règles. Car on regarde à la télévision les matches. On entend les arbitres quand on est un petit peu observateur. On voit un peu les attitudes mais on se rend compte qu’on ne connaît pas vraiment les règles en vérité. Et c’est par l’arbitrage que l’on commence à lire les textes, à apprendre des choses. Et on se rend compte que, quand on est joueur, on passe à côté de plein de choses. C’est là que l’on se rend compte que le rôle de l’arbitre est d’éviter ces erreurs en se mettant au service des joueurs.
Se mettre au service des joueurs, tout en faisant respecter le règlement. Sur le court, et dans l’idéal, l’arbitre joue un rôle d’accompagnateur. Mais il sait qu’il doit aussi faire face à des sportifs pas toujours fair-play :
Son N°5 - La Moselle bien représentée à Roland Garros grâce à... ses arbitres !
Je me rappelle d’un match où ça a été tendu. J’arbitrais une personne toute la semaine et ce n’était jamais simple, se souviens Pierre Orlik. Il s’avère que c’est moi qui fait la finale avec cette personne et il y a tout de suite une petite tension qui se crée en début de match. Et finalement arrive le moment où une sanction doit tomber. J’avais beau être stressé de l’annoncer, c’est quelque chose qui se fait automatiquement car on se réfère au règlement.
Le maître mot : le règlement
Mais chez les passionnés le stress laisse place à la volonté de faire mieux, un peu comme un vrai sportif : « on a aussi cette envie soi-même de se dépasser et de prendre les décisions justes au moment opportun » conclue le plus jeune Pierre.
Car un bon match peut aussi avoir de grandes conséquences :
Son N°6 - La Moselle bien représentée à Roland Garros grâce à... ses arbitres !
Un match qui se passe bien avec un bon arbitre, ça peut créer un engouement pour un petit jeune qui va se dire “tiens moi j’ai envie de faire arbitre ou devenir joueur de tennis”. Et c’est souvent comme ça que peut naît une passion.
Cette passion, elle, les amènera en mai prochain à fouler la terre battue de Roland Garros, en tant que juges de ligne. Et s’ils avaient un seul conseil à donner avant le début d’un match, il serait celui-ci :
Son N°7 - La Moselle bien représentée à Roland Garros grâce à... ses arbitres !
La première chose, la plus importante, est d’avoir envie d’entrer sur le court. Si on n’a pas envie, ça ne pourra pas aller, il ne faut pas y entrer à reculons.
Assurément, ces arbitres mosellans ne devraient pas manquer d’enthousiasme.