Pass Sanitaire :
le ras-le-bol des gérants des lieux de loisirs et de culture
Ce mercredi 21 juillet marque la mise en place du pass sanitaire pour pouvoir accéder aux lieux culturels et de loisirs qui accueillent plus de 50 personnes. Les salles de sport et les cinémas sont notamment concernés.
Son N°1 - Pass Sanitaire :
le ras-le-bol des gérants des lieux de loisirs et de culture
« Ça va m’obliger à faire un tri entre les gens »
On est en colère ! Ce qui me dérange le plus, c’est que nous sommes des acteurs de la santé et, depuis 2020, alors qu’on est censé rendre les gens en santé encore plus maintenant, on nous prive de le faire.
Krystelle Staudinger, la gérante de CrossFit Sarreguemines, doit encore une fois trouver un moyen de satisfaire ses adhérents. Après avoir proposé des cours en ligne pendant les confinements, elle doit aujourd’hui faire avec le pass sanitaire.
Ça va m’obliger à faire un tri entre les gens et éthiquement, ça me dérange.
Des tests directement sur place
La plupart de ses adhérents n’ayant pas reçu leurs deux doses de vaccin, elle a trouvé un moyen pour faciliter l’accès aux tests.
Les gens pourront prendre rendez-vous à la salle pour faire des tests. Le test antigénique, on a le résultat un quart d’heure après et il y aura 2 créneaux horaires sur 3 jours donc les lundis, mercredis, vendredis à midi et 18h.
Une solution que Krystelle sait provisoire. Quand les tests deviendront payants, les adhérents seront sûrement moins motivés à prendre deux ou trois rendez-vous par semaine et Krystelle craint de perdre des abonnés.
C’est déjà en cours et c’est dégueulasse en fait. On nous ferme, on nous donne des aides qui nous permettent à peine de payer nos charges, on nous permet de rouvrir, mais on nous enlève une partie du chiffre d’affaires, et là, il n’y a personne qui va venir nous aider. Au-delà du chiffre d’affaires, ce sont des gens que j’apprécie. Mes adhérents ce ne sont pas des numéros, ce ne sont pas des contrats, ce sont des vraies personnes. Je connais tout le monde et ce sont des personnes que je perds dans mon quotidien et pour moi, c’est un scandale toute cette histoire.
« On a été très surpris »
Autre lieu concerné par ce pass sanitaire, le cinéma. Raphaël Kralj, le directeur du Méga Kiné de Freyming-Merlebach ne s’attendait pas à voir de nouvelles restrictions se mettre en place si rapidement.
On a été très très surpris. On n’a pas été tant surpris par cette décision, mais surtout par la rapidité de la mise en œuvre qui nous est demandée. Deuxième surprise, pourquoi les seuls cinémas et les seuls lieux de culture à essuyer les plâtres à partir du 21 là où d’autres professions entrent en jeu à partir du 1er août ? On a trouvé ce décalage un petit peu surprenant, étonnant, bizarre.
D’autant plus que l’été avait bien démarré.
Je crois que les spectateurs avaient été ravis de retrouver les salles de cinéma après en avoir été privés pendant longtemps, pendant de nombreux mois. C’était de belles retrouvailles, et puis, depuis le début de l’été ça s’est confirmé avec des chiffres, on était très proche de l’année 2019 qui est une très belle année avec beaucoup de films, beaucoup de blockbusters, des films populaires, des films de qualité. C’était pour nous, un peu comme un rêve ce début d’été.
Un rêve brutalement arrêté. À partir de ce mercredi, les employés auront pour mission de vérifier le pass sanitaire de toutes les personnes qui entrent dans le cinéma.
Donc, effectivement, ça va monopoliser du personnel supplémentaire et notre plus grande crainte ça reste quand même une baisse de fréquentation attendue au vu des taux de vaccination actuels et l’inconnu ça reste de savoir si une majorité des gens seront prêts à faire des tests PCR pour venir se déplacer au cinéma.
Raphaël Kralj compte sur des films comme Kaamelott, très attendu du grand public, pour faire venir les cinéphiles dans les salles obscures.