Une journée avec les démineurs de la sécurité civile
Chaque jour, dans notre région, des reliques des deux guerres mondiales sont découvertes. Parmi elles, des munitions. Dans ces cas-là, ce sont les démineurs de la sécurité civile qui interviennent. Nous avons passé une matinée à leur côté.
Son N°1 - Une journée avec les démineurs de la sécurité civile
Ce matin, Guy et Raoul débutent leur tournée par le Pays de Bitche direction Rimling sans information précise sur ce qui nous attend. Sur place, les ouvriers communaux guident les démineurs à l’obus trouvé par un agriculteur. Raoul inspecte l’objet.
Dans l’état actuel, il est toujours dangereux, il n’a pas explosé donc on récupère la munition et on la met dans un bac à sable.
L’opération aura duré moins de 5 minutes. Direction à présent le deuxième lieu de rendez-vous : le camping de l’étang de Hanau à Philippsbourg.
La gérante a été informée par des promeneurs de la présence d’un engin explosif dans la forêt qui borde le camping.
Un petit obus de 37 mm. Il a été tiré, c’est sûr, mais il n’a pas fonctionné, tout est encore en place. Il ne faudrait pas chercher ni à le démonter ni à le mettre au feu parce que là, c’est sûr que ça démarre.
Cette fois encore, Guy s’empare de l’obus.
Nous, on le prend celui-là parce qu’on sait comment il est fait, on sait qu’il est transportable, il y a des engins, on ne les transporte pas même nous. On sait qu’il y a des engins qui sont plus dangereux que d’autres. Les engins plus dangereux, on les fait sauter à proximité ou sur place parce que justement, on estime qu’au transport, ils risqueraient d’éclater.
Maintenant, les munitions vont être rangées par catégorie, par calibre et ça part en destruction sur un terrain militaire qui se trouve dans l’Aisne.
50 tonnes de munitions rammassées chaque année
Ils sont dix démineurs à intervenir sur les départements de la Moselle, de la Meurthe-et-Moselle et de la Meuse. Ils font en moyenne 1000 interventions par an dans ces trois départements ce qui représente 50 tonnes de munitions. Des mortiers, des obus, des grenades, et même des bombes. L’année dernière, durant le confinement, l’activité a légèrement changé.
Il y a eu peut-être un petit peu plus de demandes par des particuliers qui ont fait des travaux chez eux, mais on est assez constant ces dernières années. Au nombre de demandes, c’est quasiment équivalent dans les 3 départements, mais le tonnage se fait en Meuse parce qu’il y a eu le front de 14-18. Il y a vraiment eu une quantité énorme de munitions tirées qui n’ont pas fonctionné ou qui ont été enterrées après les conflits.
Et dans ces cas-là, il n’est pas rare que les démineurs, venus pour un ou deux obus, repartent avec plusieurs tonnes.
Je me souviens, en Meuse, un agriculteur qui trouve un obus dans son champ et au final, il y avait 26 tonnes. Ils avaient été enterrés, on appelle ça un enterrement de circonstance. Après le conflit, ça restait sur place, il restait des trous d’obus, les gens les ont rangés consciencieusement les uns à côté des autres et puis ça a été oublié.
J’ai une autre anecdote quand on parle de gros tonnages. En Meuse, un monsieur qui décide de faire une petite station d’épuration pour son exploitation agricole dans un pré. Au départ, quand il creuse, il trouve un obus et puis on y va en plein mois de février sous une pluie battante et on fait 13 tonnes.
Dans tous les cas, si chez vous ou ailleurs vous trouvez une munition, n’y touchez pas et prévenez la mairie qui fera venir les démineurs.