Grève nationale du 5 octobre : ''Le monde du travail doit faire entendre sa voix''
Ce mardi 5 octobre, les syndicats de tout le pays appellent à une grève nationale. Une manifestation est notamment prévue à Metz cet après-midi. Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT a déclaré qu’il y a de la colère et qu’il fallait qu’elle s’exprime.
Son N°1 - Grève nationale du 5 octobre : ''Le monde du travail doit faire entendre sa voix''
Jacques Maréchal, secrétaire de l'Union Départementale CGT Moselle
C’est quoi cette colère qui va s’exprimer dans la rue aujourd’hui ? Pourquoi avoir choisi cette date du 5 octobre pour faire grève ?
Ce qui monte dans le département mais également dans tout le pays c'est la question des salaires. Nous avons un pays où les salariés ont fait beaucoup d'efforts de gain de productivité qui ne se traduit pas par des rémunérations à la hauteur. C'est le cas dans les hôpitaux, dans l'hôtellerie/restauration, dans l'industrie. Il faut reparler salaires quand on voit les largesses dont ont bénéficié les entreprises du privé notamment les grandes. Nous devons absolument avoir une meilleure répartition des richesses produites par le monde du travail. Il y a 240 000 salariés du privé en Moselle, on a vu que certains secteurs avaient du mal à recruter parce que les conditions de travail sont dégradées et les salaires presque ridicules.
L’un des points qui fait énormément réagir les syndicats c’est la réforme de l’assurance chômage, pourquoi ?
L'application de la nouvelle réglementation qui est contestée par toutes les organisations syndicales va se traduire par une baisse de l'indemnisation des chômeurs notamment ceux qui cumulent activités partielles, chômage etc. qui vont avoir une baisse de leur indemnité. Il y a un chiffre, nous avons en Moselle près de 90 000 demandeurs d'emploi, dont 54 000 de catégorie A. Nous sommes encore dans un pays avec un chômage massif. Il y a besoin de créer des emplois, il y a notamment le service public et la santé qui ont besoin d'emplois. La CGT fait notamment une proposition qui va être en débat lors de notre congrès, c'est une nouvelle réduction du temps de travail à 32h pour tous les salariés pour soulager le travail, avoir un nouveau progrès social et créer les emplois nécessaires à ces 90 000 demandeurs d'emploi en Moselle.
Vendredi, une autre mobilisation concernait les retraites, quel est le problème de ce côté-là ?
En Moselle, on a 225 000 retraités qui pour l'essentiel ont une faible pension qui n'est plus revalorisée. Les retraites sont bloquées et les dépenses contraintes (logement, chauffage, énergie) ont fortement augmenté donc nous avons significativement une hausse du nombre de retraités pauvres. D'ailleurs, les organisations caritatives comme le secours populaire n'arrêtent pas de venir en aide aux jeunes et aux personnes retraités. Il faut absolument revaloriser les retraites pour éviter que nos aînés tombent dans la grande pauvreté.
En Moselle, la mobilisation aura lieu à Metz, est-ce que vous pensez qu’il y aura du monde ? Les Mosellans en ont-ils ras-le-bol de tout ça selon vous ?
Il y a une colère sociale, un mécontentement important qu'on sent à la fois dans les entreprises et quand on discute sur les marchés avec la population. Pour autant, toute cette colère ne se traduit pas forcément en manifestation. C'est la reprise des activités syndicales après la crise sanitaire. Il y a besoin que les salariés discutent de leurs revendications sur les conditions de travail sur leur fiche de paie et la création d'emplois donc c'est la relance d'un processus pour que le monde du travail se fasse entendre dans une période où les questions sociales n'ont pas assez de place dans le débat politique.
Le monde du travail doit faire entendre sa voix et la meilleure façon c'est de se mobiliser.