Moselle : plusieurs élus interpellent Olivier Véran pour une loi qui signe ''la mort de l'hôpital public''
Vous avez interpellé par courrier Olivier Véran, le ministre de la Santé, avec d’autres élus de tout bord (Patrick Weiten, Fabien Di Filippo, François Grosdidier...), concernant les tensions dans nos hôpitaux de la région. Vous pointez du doigt la loi RIST et son article 33.
Son N°1 - Moselle : plusieurs élus interpellent Olivier Véran pour une loi qui signe ''la mort de l'hôpital public''
Jean Marc Todeschini - Sénateur PS de la Moselle
Pouvez-vous nous expliquer le problème ?
Le problème est assez simple. Le gouvernement et Olivier Véran, le ministre de la Santé, veulent limiter par décret les rémunérations que demandent les médecins vacataires, puisqu'aujourd'hui on fait beaucoup appel à des médecins vacataires qui passent par des agences d'intérim. Cela coûte énormément cher à l'hôpital public puisque certains touchent 2500€ net d'impôt pour 24h de garde. C'est énorme, sans compter les frais de transport et les frais d'hébergement, de restauration. Cette pratique met en danger la santé des hôpitaux. Aujourd'hui Olivier Véran veut encadrer ses salaires mais seulement dans l'hôpital public. C'est un danger énorme pour l'hôpital public puisqu'il va y avoir des difficultés de recrutement.
Ça ferait donc une espèce de concurrence déloyale entre le public et le privé c’est ça ? L’hôpital public peut-il se permettre une fuite de ses intérimaires ?
Ce n'est pas qu'une concurrence déloyale c'est la mort de l'hôpital public. On a certains secteurs où on a des difficultés à recruter. Aujourd'hui nos hôpitaux tiennent grâce au recours aux intérimaires, que ce soit les médecins ou les infirmières. Si on interdit à l'hôpital public de dépasser les rémunérations fixées mais qu'on laisse libre tout le champ des hôpitaux privés, on connaît le résultat. Ce sera la fuite vers l'hôpital privé. D'imposer aussi à l'hôpital privé d'encadrer les salaires n'est pas suffisant c'est tous les salaires des médecins à l'hôpital public qu'il faudrait revoir.
Avez-vous des exemples de tensions dans les hôpitaux ? (Risque de fermeture de services, manque considérable de personnels, …). Cette mesure pourrait-elle entraîner des tensions voire même des fermetures ?
Tour proche, en Meurthe-et-Moselle à l'hôpital de Briey, j'ai lu dans la presse que du samedi 6 novembre au vendredi 12 novembre le service des urgences sera fermé la nuit car il n'y a pas de médecins disponibles. Donc seul le SMUR sera maintenu sur le secteur de Briey. Les agences d'intérim ont dû trouver des contrats plus lucratifs pour les médecins qu'elles emploient mais aussi pour elles puisqu'elles se paient aussi au passage. Donc ça donne une idée assez précise des risques que ça fait courir à l'hôpital public mais surtout à nos concitoyens.
Olivier Véran a répondu à votre lettre hier. Avez-vous obtenu satisfaction ?
C'est un courrier qui a été signé par des personnalités de tout bord politique ce qui montre bien que quand la santé est en jeu seul l'intérêt de tous nous préoccupe.
Olivier Véran nous répond, une belle lettre, très rapidement. Déjà c'est rare qu'un ministre réponde aussi vite. Il nous dit qu'il veut lutter contre le mercenariat de l'intérim médical et que ça s'appliquera à tout type de contrat passé entre les établissements publics de santé et les praticiens. Point à la ligne. C'est un coup d'épée dans l'eau, il ne répond pas au vrai sujet. Il faut à tout prix se pencher sur ce problème d'intérim médical et trouver des solutions qui ne mettent pas l'hôpital public à mal.