Moselle : 2000 Ukrainiens déjà accueillis, de l'aide toujours recherchée
Nous avions interrogé Violeta Moskalu il y a un mois au tout début de cette guerre menée par la Russie en Ukraine. Aujourd’hui, son pays tient toujours face à Vladimir Poutine.
Son N°1 - Moselle : 2000 Ukrainiens déjà accueillis, de l'aide toujours recherchée
Violeta Moskalu, présidente de l’association Échanges Lorraine Ukraine
Quel est votre état d’esprit un peu plus d’un mois après le début du conflit ? L’Ukraine a les moyens de bloquer définitivement l’offensive russe ?
L’état d’esprit est celui de millions d’Ukrainiens, un état d’esprit de résistance parce que nous n’avons pas le choix. Les Ukrainiens ne peuvent pas accepter de vivre sous le joug des Russes parce qu’il n’y a pas de vie en Russie, il n’y a pas de liberté d’expression, on ne peut pas manifester, les opposants au pouvoir sont empoisonnés ou tués. Cette vie-là, on n’en veut pas. Nous avons fait notre choix de développer une démocratie et le prix de la liberté est cher mais nous irons jusqu’au bout pour défendre notre indépendance.
Croyez-vous que les négociations puissent aboutir ?
Notre espoir c’est l’armée ukrainienne et l’aide occidentale pour avoir de quoi se défendre parce que les Russes, leurs négociations étaient d’abord placées sous le signe « d’imposer leur volonté à travers l’armée et les bombes ». Maintenant quand ils voient qu’ils n’arrivent pas à avoir les résultats et que leur guerre éclair de 3 jours pour offrir à Poutine l’Ukraine pour ses 70 ans n’a pas marché. Du coup, bien sûr qu’ils veulent du dialogue. C’est l’armée ukrainienne qui les forcera à plier et à rentrer dans leur pays.
Il y a un mois, on parlait encore très peu de réfugiés, aujourd’hui ils sont des millions à fuir, et plusieurs milliers ont déjà été accueillis en France. Qu’en est-il en Moselle ?
Notre association Echanges Lorraine-Ukraine a un lien direct avec la mairie de Metz et d’autres villes du sillon lorrain et la préfecture. On est au cœur d’un dispositif qui vise à organiser les meilleures conditions pour les personnes déplacées d’Ukraine qui arrivent chez nous en Moselle. La préfecture estime à plus de 2000 personnes le nombre de gens arrivés. Il y avait plus de 600 rendez-vous déjà pris la semaine dernière. On essaye de faire au mieux pour que ces personnes, malgré leur traumatisme puisse retrouver un peu de sérénité.
On a de quoi loger toutes ces personnes dans de bonnes conditions ?
Il y a bien sûr beaucoup de familles qui se sont manifestées. Les collectivités et l’Etat ont recensé le nombre de logements disponibles et sont en train d’aménager aussi tout ce qui est « meubles », « frigo » etc. pour pouvoir réinstaller de façon plus autonome un certain nombre de familles. Il y a des personnes qui ont commencé à trouver du travail et qui se disent « nous on veut être totalement autonome on ne veut pas être dépendant ». Donc on fait tout pour créer des conditions dignes.
Nous avec l’association on travaille sur le projet de création d’une « maison de l’Ukraine » en plein centre-ville de Metz pour qu’il y ait un point de rendez-vous physique pour les accompagner sur les recherches de travail, les démarches administratives…
Avez-vous encore des besoins ?
Nous avons toujours besoin d’aide humanitaire. Il y a des collectes en cours dans différentes communes. Toutes les informations sont sur notre site internet. Bien sûr on collecte des fonds aussi pour répondre à des besoins plus spécifiques comme l’achat de trousses de secours et des choses comme ça. Les dons sont déductibles des impôts. Et puis, pour l’accompagnement des personnes qui sont arrivées, pour organiser des activités avec les enfants, ou les adultes. On organise aussi des cours de Français pour accélérer l’apprentissage de la langue.