Moins tondre, éviter les lampes... quelques astuces pour un jardin respectueux de la nature
Le 22 avril, c’est la journée mondiale de la Terre. Une journée où tous les citoyens sont invités à réaliser un geste concret pour la protection de l’environnement.
Son N°1 - Moins tondre, éviter les lampes... quelques astuces pour un jardin respectueux de la nature
Jean-Baptiste Lusson – président du GECNAL et naturaliste au CAUE de la Moselle.
Déjà GECNAL, et CAUE, on peut traduire en quelques mots ?
Le GECNAL c’est le groupement d’étude et de conservation de la nature en Lorraine. C’est une association de bénévoles, sans salarié, basée à Creutzwald mais qui intervient sur tout l’ancien bassin houiller de Lorraine. Une association de protection de la nature.
Le CAUE de la Moselle c’est le conseil d’architecture d’urbanisme et de l’environnement. C’est une association subventionnée par le département de la Moselle dont la présidente est une conseillère départementale, maire de Nilvange et qui fait du conseil pour l’architecture, l’urbanisme, l’environnement aux citoyens mais surtout aux collectivités.
Puisque vous avez l’habitude de donner des conseils aux particuliers, est-ce qu’il y a des choses simples qu’on peut TOUS faire au quotidien pour la planète ?
Tout à fait, il y a des choses très simples. Déjà chez soi, ce week-end éviter de tondre trop ras sa pelouse, ou même ne pas la tondre du tout. Je ne dis pas qu’il faut laisser partir des herbes folles dans tous les sens mais peut-être tondre plus haut, tondre moins, moins souvent. Réserver des endroits où on tond même tous les 2-3 mois. Parce que ça permet le développement de la flore. Qui dit fleurs, dit insectes, qui dit insectes dit oiseaux qui se nourrissent aussi de ces insectes. Globalement la biodiversité y trouve son compte.
En ce moment, on est nombreux à préparer son jardin, faire des plantations, commencer à tondre le gazon. Y a-t-il des choses à faire ou ne pas faire ?
Globalement il faut éviter les pesticides. Les choses aussi qu’on peut éviter qui sont un peu à la mode c’est toutes les lampes, les pollutions lumineuses qu’on peut installer dans le jardin, ça fait joli mais la lumière n’est pas adaptée. Les animaux nocturnes ont besoin d’obscurité. C’est vrai que les petites LED photovoltaïques c’est pas vraiment recommandé. Il ne faut pas se priver de tout mais ça c’est des petites choses à éviter : tondre trop souvent et trop court, et peut-être éviter de planter des plantes un peu trop exogènes, qui ne sont pas de la région comme le laurier, les thuyas, les ifs… C’est pas très diversifié, quand c’est dense ça amène des maladies. Peut-être privilégier plutôt les plantes comme le fusain, le noisetier… Quand c’est possible. Et puis essayer de tailler le moins souvent possible.
Et pour les animaux comme les oiseaux par exemple ?
A partir du moment où on ne tond pas trop souvent, il y a des insectes et il peut y avoir des oiseaux. Pour qu’ils nichent, soit c’est dans la haie qu’on aura planté et pas trop entretenu pour que ce soit suffisamment dense et que les oiseaux puissent y prendre des brindilles pour fabriquer leur nid, soit installer des nichoirs pour les espèces cavernicoles comme les mésanges.
Le GECNAL fête ses 40 ans cette année : en 40 ans vous avez fait beaucoup pour la biodiversité en Moselle. Y a-t-il encore beaucoup à faire ?
Oui il y a beaucoup à faire. J’espère qu’un jour on n’aura plus besoin de nous mais je n’ai pas l’impression que ce soit bien parti. Là on est dans de grosses opérations de plantation de haies, ça nous a permis d’avoir des contacts intéressants avec le monde agricole puisque chacun a ses contraintes. On a beaucoup de contacts avec les maires qui se retrouvent confronté à des difficultés. On essaye aussi de sensibiliser les enfants au travers de sorties. Leur apprendre à étudier la biodiversité.