MosaHYc : un réseau de canalisation d’hydrogène entre la Moselle, la Sarre et le Luxembourg


par Camille Bazin
lundi 4 juillet 2022 à 10:52

MosaHYc : un réseau de canalisation d’hydrogène entre la Moselle, la Sarre et le Luxembourg
Photo : Shutter Stock

Après le charbon, l’hydrogène sera-t-il l’énergie de demain dans la région Saar-Lor-Lux ? C’est l’objectif de la « Grande Region Hydrogen », le groupement européen qui développe actuellement MosaHYc, un réseau de canalisation de 100 kilomètres qui a pour but de transporter cette énergie neutre en carbone dans 3 pays différents.

Son N°1 - MosaHYc : un réseau de canalisation d’hydrogène entre la Moselle, la Sarre et le Luxembourg

Transformer le réseau gazier en réseau hydrogène

Avec le réchauffement climatique, limiter nos émissions de CO2 est devenu une nécessité absolue. Depuis plusieurs années déjà, l’hydrogène se présente comme une bonne alternative pour réduire notre consommation d’énergies fossiles et ainsi « décarbonner » nos industries ou notre mobilité. C’est dans cet objectif qu’en mars 2020, trois fournisseurs d’énergie : CREOS en Allemagne, ENCEVO au Luxembourg et GRTgaz en France se sont lancés dans le projet MosaHYcLa représentante d’ENCEVO, Anamaria Zianveni, nous explique de quoi il s’agit.

Ce projet parle de la conversion de 100 kilomètres d’anciens réseaux gaziers pour pouvoir transporter l’hydrogène. Hydrogène qui va servir à la décarbonnation de l’industrie et de la mobilité.

L’hydrogène n’est donc pour le moment pas destiné au grand public, mais les porteurs du projet n’excluent pas d’y arriver dans les prochaines années.

Anamaria Zianveni, Encevo, GRH © Jennifer Weyland

« L’hydrogène est très certainement la réponse pour l’avenir »

Lors d’une conférence sur l’hydrogène à Sarrebruck, la ministre-présidente de la Sarre Anke Rehlinger a rappelé l’importance pour l’Europe d’être auto-suffisante en matière d’énergie. Une importance qui est devenue plus urgente depuis le conflit entre la Russie et l’Ukraine.

Le mieux que nous puissions faire est la transformation du paysage énergétique pour une énergie renouvelable parce que le soleil et le vent appartiennent à tout le monde. L’hydrogène est très certainement la réponse pour l’avenir, cette guerre nous a montré que nous devons être plus rapide, mieux connectés et que nous devons mieux travailler ensemble.

Conférence sur l'hydrogène organisée au château de Sarrebruck © Jennifer Weyland

De l'hydrogène produit à la centrale Emile Huchet

Huit partenaires, producteurs, transporteurs, consommateurs se sont réunis autour d’un Groupement Intérêt Economique, la « Grande Region Hydrogen », pour développer MosaHYc. Côté français, on retrouve notamment GazelEnergie, l’exploitant du site de la centrale Emile Huchet. Camille Jaffrelo est la directrice de cabinet du président de GazelEnergie.

Ce n’est pas parce que c’est à la mode, c’est parce qu’en fait il y a toutes les installations et toutes les infrastructures nécessaires qui sont finalement déjà présentes. Demain, pour de l’hydrogène, vous avez besoin d’une emprise foncière, vous avez besoin de fortes capacités en eau, vous avez besoin d’un raccordement au réseau électrique, vous avez besoin de divers appareils qu’on va pouvoir réutiliser de la centrale charbon. Tout ça, ça va nous permettre d’aller plus vite dans le développement de projets qui sont des projets de production massifs. Sur la centrale Emile Huchet, on parle de plus de 400MW de production d’hydrogène quand aujourd’hui, on produit 600MW d’électricité.

Pour avoir un hydrogène « vert », encore faut-il que l’électricité qui servira à sa production soit renouvelable ou bas carbone. Chez GazelEnergie des travaux sont en cours à ce sujet et selon Camille Jaffrelo, le redémarrage de la centrale n’aura pas d’impact sur le processus de transition. 

 


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