''On court à la catastrophe'' : un éleveur de Fénétrange face à la sécheresse
La sécheresse impacte fortement les éleveurs de Moselle. C’est notamment le cas de la filière ovine qui a décidé d’interpeller le préfet à ce sujet. Avec la sécheresse et les fortes chaleurs, il n’y a plus d’herbe à manger dans les prés pour les brebis, moutons ou encore les agneaux. Du coup les éleveurs sont obligés de les nourrir avec le fourrage prévu pour tenir l’hiver.
Jonathan Nondier est président du syndicat d’élevage ovin de la Moselle.
Son N°1 - ''On court à la catastrophe'' : un éleveur de Fénétrange face à la sécheresse
L'herbe, les agriculteurs l'ont récoltée pour faire du fourrage, du foin, de la paille etc. pour la période hivernale. Aujourd'hui, les agriculteurs sont obligés de taper dans les stocks-là pour donner à leurs animaux pour pas que leurs animaux, je ne vais pas dire meurent de faim mais maigrissent etc. Donc on tape dans les stocks d'hiver aujourd'hui.
Les sols sont secs et la météo n’annonce pas de pluie pour les prochains jours. Le syndicat d’élevage ovin a donc décidé d’écrire au préfet pour demander des aides.
Ce qu'on a demandé à M. le préfet c'est d'activité plusieurs mesures. Au niveau fiscal, des réductions de taxes foncières sur le non bâti qui irait chercher quelques centaines d'euros pour donner une petite bouffée d'air aux agriculteurs pour acheter des fourrages pour leurs animaux.
Quelques centaines d’euros qui ne compenseront pas la perte des agriculteurs.
"On court à la catastrophe"
Exemple à Fénétrange à la ferme du Brudergarten.
Autour de l’exploitation de Pierre Rupp, des champs à perte de vue. Tous, cette année, sont jaunes, cramés par le soleil…
Là on est dans le parc vous voyez bien, à part les bouses y'a pas grand-chose.
C'est du déjà vu ?
Oui quand même mais pas aussi tôt. On voit même quand dans le fond, le long de la Sarre c'est pas vert non plus. Tout est grillé.
Tout est grillé alors dans les champs, il ne reste que quelques bovins qui sont obligés de se rendre au nourrisseur pour s’alimenter. Le reste des bêtes se trouvent à l’intérieur et notamment les brebis.
C'est des bêtes qui normalement devraient être au parc, des brebis avec des agneaux. On est obligé de les engraisser à la maison avec les brebis. Il n'y a plus rien à manger dehors. Les brebis perdraient du poids, les agnelles n'engraisseraient pas, donc ils sont rentrés à l'intérieur. Sur les 1000 brebis de la ferme il y en a environ 500 à l'intérieur.
Quand les brebis sont à l’intérieur, elles ont notamment beaucoup moins d’espace…
Bien sûr, et puis l'ambiance n'est pas au top à l'intérieur. Il y a l'ammoniac qui se dégage du fumier et les bêtes un peu sensibles des poumons finissent mal en général.
Les bêtes vivent dans de moins bonnes conditions et l’éleveur, lui, doit les nourrir comme en hiver ce qui a un coût… Surtout que le prix des aliments a beaucoup augmenté.
Dans les aliments achetés on a une différence de prix de 60% par rapport à il y a 2 ans. Donc c'est quand même énorme. Alors que dans la viande, pour prendre un exemple sur le mouton, on a une augmentation de 15% depuis 2 ans.
Cette hausse des prix des aliments représente une perte de 30.000€ sur un an pour la ferme. Une situation catastrophique pour l’éleveur qui envisage de diminuer le nombre d’animaux de sa ferme.
Il y a des années où ça va bien et des années où ça va mal et là c'est vraiment une année où on court à la catastrophe.