Une grève de 3 jours vient de débuter dans les laboratoires d'analyses médicales pour dénoncer la baisse de tarification globale
Les laboratoires d’analyses médicales sont en grève aujourd’hui et pour 3 jours à travers tout le pays. De nombreux laboratoires devraient donc être fermés dans la région en ce début de semaine.
Son N°1 - Une grève de 3 jours vient de débuter dans les laboratoires d'analyses médicales pour dénoncer la baisse de tarification globale
Docteur Julien Levy, biologiste médical pour le Laboratoire OuiLab à Nancy, membre du réseau Les Biologistes Indépendants.
Ce qui ne passe pas c’est le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Quel est le problème ?
L'ensemble des syndicats et des groupes de laboratoire appelle à un mouvement de grève pour 3 jours, pour dénoncer le plan de financement de la sécurité sociale, qui a été adopté par un 49.3, par le gouvernement. Ce qui ne passe pas en fait, c'est la baisse de tarification globale qui va être imposée par ce plan, sur plusieurs années. Elle va entraîner une désorganisation de toute la filière de la biologie médicale, de la filière de soins, et peut-être, en allant jusqu'à la fermeture de laboratoires dans les territoires en souffrance, dans les déserts médicaux. Pour nous, cette stratégie n'est pas du tout cohérente.
Le gouvernement vous demande de faire des millions d’euros d’économie : est-ce que ça va mettre en péril l’offre de soin ? Et surtout la santé des plus petits laboratoires ?
Effectivement, on peut imaginer que cette baisse de tarification va impacter les petits laboratoires, les laboratoires qui sont dans des zones reculées... Mais c'est plus globalement toute l'offre de soins de proximité, cette facilité à avoir un conseil médical, à avoir des analyses médicales poussées qui va être mise à mal.
Ce n’est pas la première fois que les laboratoires font grève mais ça n’arrive quand même pas très régulièrement. Pour venir à fermer les laboratoires c’est que la situation est grave selon vous ?
La situation est grave, et surtout, elle s'est faite sans aucun moyen de discuter avec les autorités. C'est ça qu'on vient dénoncer aussi, on a essayé d'entamer des négociations, on est d'accord de faire des efforts, mais pas à cette hauteur-là, parce que, si l'on va jusque-là, c'est comme on l'a expliqué auparavant, c'est toute la filière qui sera désorganisée, ainsi que le système de soins.
Si on veut se rendre dans un labo aujourd’hui on risque de trouver porte close. Comment fait-on si c’est une urgence ?
Les gens peuvent venir si c'est vraiment une urgence absolue. Nous sommes encore capables de voir quelle est la situation, d'évaluer le degré d'urgence, et de prendre les mesures qui s'imposent. Pour tous les bilans quotidiens, les bilans de routine, les bilans de suivi, dans ce cas-là, effectivement, ce sera porte close.
Avez-vous une idée si le mouvement sera suivi aujourd’hui chez vos collègues ? Dans la région ?
Tous les syndicats ont appelé à la grève, tous les grands groupes de laboratoire ont appelé à la grève. Ce sera un mouvement qui va être très suivi. Il y a une union des différents labos. C'est assez rare de faire consensus dans notre profession, et elle porte même un nom : l'alliance de la biologie médicale. Il y a donc une alliance contre ce plan du gouvernement, et ça sera suivi oui !