Metz : 10 000 personnes dans les rues contre la réforme des retraites
Appelés par les syndicats, les salariés, fonctionnaires, étudiants et retraités de toute la région sont venus fouler le pavé des rues de Metz. "Non au départ à la retraite à partir de 64 ans !" : c’est le message qu’ils ont voulu faire passer.
Son N°1 - 10 000 personnes dans les rues contre la réforme des retraites
On n’est pas là pour représenter une ou deux catégories de la population, on est là pour toute la France. C’est important de partir en retraite dignement, à un âge qui nous permet de rester en bonne santé, et vivant aussi, parce qu’il y en a plein qui meurent avant. C’est une colère pacifique, silencieuse mais c’est une colère quand même.
Comme Maxime, cheminot, des milliers de personnes ont crié hier leur colère. C’était le cas d'Anne-Marie, 57 ans, assistante d’accueil en médiathèque.
Carrière hachée : 67 ans. J’ai eu la chance d’éduquer mes enfants pendant une dizaine d’années et puis voilà, maintenant ma carrière est impactée par rapport à ce que le gouvernement nous prévoit. Et puis 1 200 brut, mais qu’est-ce qu’on fera avec ça ? A 67 ans, donc dans 10 ans, mais qu’est-ce qu’on fera avec ça ?
Un constat partagé par sa collègue, Malika, avec une peur, que ce ne soit pas la dernière réforme.
Et donc pour les jeunes qui arrivent derrière nous, on se dit qu’il faut qu’on se batte aussi pour eux parce que ce sont eux qui vont payer nos retraites.
Les jeunes, ils étaient aussi présents, comme Léonie, étudiante en art du spectacle et Théo, jeune professeur dans un lycée.
On a peur mais il faut continuer à lutter pour montrer qu’on veut que les choses aillent mieux.
Je ne veux pas faire partie des gens dans l’inaction. Je me sens concerné. La retraite et toutes les autres lois qu’on essaye de nous faire passer à coup de 49.3, je trouve ça dégueulasse en fait.
Antoine, quant à lui à la retraite depuis quelques années, militait avec le PCF.
Déjà mettre la retraite à 65 ans c’est beaucoup, 64 c’est encore beaucoup. Le mieux c’est 60 ans parce que les gens dans la sidérurgie ou la métallurgie, ils ne peuvent pas travailler jusqu’à 67 ans.
Pour M. Rébic, délégué syndicat chez FO, il faut revenir à 37 années de cotisations pour les métiers pénibles, comme le sien, dans l’industrie verrière.
Chez nos parents, personne n’a atteint l’âge de 70 ans. Mon père est décédé à l’âge de 66 ans. Je dois travailler jusqu’à mourir pour aller à la retraite en fait. Et chez mes collègues de travail, c’est pareil, leurs parents sont morts avant les 65 ans, voire 60 ans.
Les syndicats et manifestants ne comptent pas arrêter ici leur combat et prévoient d’organiser d’autres manifestations sur le territoire.