Metz : Plus de 15 000 personnes ont manifesté contre la réforme des retraites
La colère monte d’un cran dans les rangs des manifestants, qui ont été ce mardi 31 janvier, plus nombreux que le 19 janvier dernier. Lucas Michels était sur place.
Son N°1 - Plus de 15 000 personnes ont manifesté contre la réforme des retraites
Materne a 63 ans, il est retraité et travaillait chez EDF.
Je ne suis pas pour travailler jusqu’à 64 ans pour la simple et bonne raison que j’estime que les gens à 64 ans ne sont plus apte à travailler. Je suis pour une réforme à 60 ans. Aujourd’hui il y a une majorité de personnes qui ont 57 ans, qui sont au chômage longue durée. Il faut faire des mesures d’accompagnement.
Alain a 10 ans de moins et travaille chez Arkema.
Je travaille dans la chimie, dehors, travaux pénibles, 3x8 continue. J’ai vu les anciens collègues à 58-60 ans, ils étaient au bout et donc moi je n’irai pas jusqu’à 64 ans.
Chômage accrue, pénibilité du travail, voilà deux premières raisons évoquées. Une enseignante à la retraite, qui souhaite garder l’anonymat, parle, elle, du cas des femmes et de la natalité.
Elle est injuste pour les femmes et c’est assez contradictoire. On manque d’enfants et il n’y aura pas assez d’enfants, donc pas assez d’adultes pour payer les retraites et on n’aide pas les personnes qui font ces enfants-là. Donc ça c’est déjà la première chose pour laquelle je suis fâchée.
La jeunesse était aussi dans la rue. Charles a 21 ans, il est étudiant et travaille à mi-temps comme surveillant.
On a grandi avec des mauvaises nouvelles, avec la crise du climat. Aujourd’hui on s’attaque à nos retraites, à nos acquis sociaux, déjà il y a trois ans c’était la retraite par point à la place de la retraite par répartition, on a l’impression qu’on veut nous prendre tout le temps des choses qui ont été acquises depuis des années.
La manifestation a duré tout l’après-midi. Elle s’est tenue dans le calme mais avec détermination pour faire retirer la réforme.
Une peur chez les manifestants : mourir au travail
Son N°2 - Plus de 15 000 personnes ont manifesté contre la réforme des retraites
Dans le cortège, on retrouve Bernard, un septuagénaire qui travaillait au Luxembourg. Il critique vivement le gouvernement.
Ce sont des gens qui ont 20 000 euros par mois qui se permettent de nous punir. Je pense à mes petits-enfants. Je suis retraité luxembourgeois mais je viens pour mes petits-enfants par ce que je ne sais pas ce qui va arriver demain.
Toutes les catégories d’âge étaient représentées, la preuve avec Sinan, un étudiant forbachois, qui craint pour sa santé.
En gros ce qu’ils nous disent c’est que comme on vit plus longtemps, on doit travailler plus longtemps. Mais ce qu’on comprend c’est que tant que vous n’êtes pas usés, tués, par le travail, vous continuerez à travailler. Donc la retraite se sera juste : voilà maintenant, crève en paix.
Marianne, 43 ans, travaille dans l’immobilier social, et dénonce les inégalités de cette réforme.
On n’a pas tous les mêmes conditions physiques, les mêmes postes, on n’a pas tous les mêmes conditions de travail. On ne peut pas être tous logé à la même enseigne.
Jean Luc a 67 ans, il était mécanicien auto, et vient défendre les carrières longues.
Moi j’ai commencé à 16 ans et je suis allé jusqu’à 60 ans. Ça m’a fait 44 ans et j’en avais ras-le-bol. Ce n’était pas le métier mais c’était tout l’environnement qui était insupportable.
Enfin, Stéphanie, 47 ans, est conseillère commerciale. Elle nous parle des mères de famille.
Elles ont souvent arrêté de travailler par rapport aux enfants donc il y a une pénalité par rapport à ça, il y a des trous etc. Il y a plus de femmes qui sont obligées de prendre des temps-partiels, des choses comme ça. Donc il y a une pénalité plus importante et une précarité qui va être plus importante pour les femmes.
La réforme des retraites concerne tout le monde et environ 70% des Français s’opposent à celle-ci. Des appels à manifester ont été lancés pour les 7 et 11 février prochain.