Eleveurs touchés par la sécheresse en Moselle : ''La mobilisation va aller crescendo''
Mercredi, les agriculteurs de Moselle ont frappé un grand coup en recouvrant tous les radars du territoire (sauf ceux sur l’autoroute).
Son N°1 - Eleveurs touchés par la sécheresse en Moselle : ''La mobilisation va aller crescendo''
Marc Bodo – secrétaire général des Jeunes Agriculteurs de Moselle et agriculteur à Léning
Quel message vous avez voulu faire passer avec cette action ?
C’est pas tout à fait nous. C’est pas une action revendiquée par les Jeunes Agriculteurs, c’est vraiment une action qui montre bien l’humeur générale dans nos campagnes et c’est vraiment des agriculteurs de tout bord qui ont voulu exprimer leur mécontentement, à juste titre à propos des calamités agricoles.
Que demandez-vous aujourd’hui ?
On s’était déjà mobilisé une première fois le 26 janvier devant toutes les sous-préfectures pour demander la reconnaissance de calamité agricole en Moselle. Aujourd’hui, on a subi une sécheresse historique qu’on n'a jamais connue depuis qu’on mesure l’humidité des sols. Et aujourd’hui, l’Etat nous refuse les calamités. On ne comprend pas, étant donné qu’on y avait déjà eu droit des années avant avec des sécheresses qui étaient sans aucune commune mesure avec cette année.
Est-ce qu’il y a beaucoup d’éleveurs concernés en Moselle ? Pour certains la situation est particulièrement difficile ?
On peut même dire que la sécheresse a mis des exploitations en péril. Elle est surtout un facteur aggravant de la décapitalisation de nos animaux. Aujourd’hui il y a des éleveurs qui, de par la conjoncture, plus la sécheresse et on peut même parler des zones vulnérables, on doit refaire des mises aux normes, arrêtent l’élevage. Si demain on ne soutient pas l’élevage en Moselle, on va voir disparaître nos élevages. On n’aura plus nos animaux dans nos prairies, on aura plus que des céréales. C’est pas ce que nous on veut.
Le 26 janvier dernier, vous aviez déjà déversé du fumier devant la sous-préfecture de Sarreguemines, à Forbach et Sarrebourg. Vous dénonciez la même chose. Est-ce que la mobilisation continuera tant que vous n’obtenez rien ?
Evidemment, si l’Etat ne nous entend pas et ne nous classe pas en calamité, il faut être honnête, je pense que ça va aller crescendo. Les éleveurs n’ont pas envie de lâcher leur râtelier, pour certains c’est même une question de survie. Donc la mobilisation continuera et va aller crescendo.
L’assemblée générale de la Fédération nationale bovine a eu lieu à Metz il y a quelques jours avec le ministre de l’Agriculture. A-t-il pu vous donner des garanties ?
le ministre a eu un beau discours de politique, « je vais voir mais je ne promets rien et surtout je ne prends pas d’engagement ». Donc on attend pas grand-chose mais c’est quand même inadmissible.