Saint-Avold : Après une saison de plus au charbon, la centrale Emile Huchet investit pour une énergie plus verte


par Camille Bazin
mardi 25 avril 2023 à 10:00

Après une saison de plus au charbon, la centrale Emile Huchet investit pour une énergie plus verte

Cet hiver, la centrale à charbon Emile Huchet de Saint-Avold a été relancée pour éviter les pénuries d’électricité. Quel bilan de cet hiver et quels sont les projets pour le site ? On en parlait dans le Grand Réveil avec notre invitée. 

Son N°1 - Après une saison de plus au charbon, la centrale Emile Huchet investit pour une énergie plus verte

Camille JAFFRELO – porte-parole du groupe GazelEnergie

Est-ce que la centrale a eu besoin d’être mise en service tout l’hiver ? Comment se sont passés ces mois de production ?

La centrale Emile Huchet avait été redémarrée pour sécuriser le système électrique dans le cadre de la crise énergétique liée à la fois au contexte ukrainien et à la faible disponibilité du parc nucléaire. La centrale a pu répondre à l’ensemble des problèmes et des journées de tension sur le système électrique donc, ce qu’on appelle typiquement des journées PP2 ou des journées SAS qui sont des signaux où il faut être absolument en capacité de produire pour éviter qu’il y ait une rupture sur le système électrique. Sur l’ensemble de ces journées, la centrale a été en capacité de produire et donc on a réussi notre mission, à savoir, être présent quand le réseau avait besoin de nous pour éviter le blackout.

L’hiver est terminé, l’Etat n’a donc plus besoin de la production électrique de la centrale. Qu’en est-il des salariés qui étaient de retour sur le site ?

Les salariés sont toujours à la centrale. La centrale est arrêtée et aujourd’hui on est dans des circonstances qui font qu’il était inenvisageable pour nous de ne pas donner de perspectives à nos salariés et donc on a pris nos responsabilités et on a prolongé pour quelques mois les contrats de nos salariés.

Est-ce que vous avez eu des nouvelles concernant la suite des événements. La centrale restera-t-elle fermée ou pourrait-elle repartir l’hiver prochain ?

Ça c’est le ministère qui le dira. Ce que nous on sait, c’est que la centrale a répondu à la demande qui avait été faite par le gouvernement. S’il s’avère que nous devons continuer à produire, ce qu’on fera, c’est qu’on va s’engager dans une logique de décarbonation de notre mix de combustible. On va commencer, dès l’année prochaine, si le gouvernement nous l’autorise à injecter de la biomasse dans le mix charbon pour décarboner la production. Aujourd’hui, on attend les perspectives de l’État pour savoir si on va continuer à produire la saison prochaine.

On a l’impression que vous êtes dans une période de « stand-by » actuellement, c’est le cas ?

On n’est pas vraiment en stand-by parce qu’il y a du travail sur le site notamment pour l’avenir, pour les projets et pour le démantèlement. Ce matin, on accueille le sous-préfet à la centrale avec l’ensemble des services de l’État pour parler du démantèlement des tours aéroréfrigérantes, des grosses tours à l’entrée du site, qui vont être détruites dans les prochains mois. Ça c’est plusieurs dizaines de milliers d’euros d’investissements que fait Gazel pour faire de la place pour les projets. On avance beaucoup sur les projets et les salariés sur place participent à l’avenir du site de la centrale donc on est vraiment au travail mais sur autre chose que sur le charbon.

Toujours concernant l’avenir du site, vous voulez notamment y développer la production d’hydrogène. Où en sont ces projets de GazelEnergie au niveau de la centrale Emile Huchet ?

Les discussions avancent plutôt bien avec nos partenaires allemands. Les collectivités locales sont extrêmement impliquées dans le projet. On avance très bien, d’ailleurs on est en train de lancer un certain nombre d’études. On a déposé un certain nombre de dossiers auprès de l’Europe ces derniers temps, on a participé à une consultation publique sur laquel on espère être lauréat donc le projet avance très bien. Au-delà de ça, il y a d’autres projets de production. On vient de décider plus de 35 millions d’euros d’investissement il y a quelques semaines dans un projet de batteries sur le site qui va permettre de rendre des services au système électrique dans des moments de tension. Il y a aussi notre projet de production de chaleur renouvelable à partir de biomasse. Il y a tout un tas de projets sur le site qui avancent bien et même qui accélèrent puisque, avec la crise énergétique, on a décidé d’accélérer nos investissements. Ces derniers mois, chez Gazel, uniquement sur le site de Saint-Avold, on a décidé plus de 90 millions d’euros d’investissement donc vraiment on accélère et les projets avec. C’est extrêmement important parce que, si on avait été dans une logique où le redémarrage du charbon et la prolongation du charbon venaient retarder les projets, ça ferait peu sens en matière de transition et là, bien au contraire, on assume notre engagement c’est-à-dire que la saison supplémentaire au charbon n’a été qu’un accélérateur de la transition sur notre site.


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