Oermingen : Au centre de détention, le foot fédérateur
En partenariat avec le comité régional olympique du Grand Est, le ministère de la Justice organise des Jeux Sportifs Pénitentiaires et mise sur le sport comme facteur de réintégration sociale. Les phases finales des jeux auront lieu en juin. Avant ça, il faut s’entrainer et préparer les détenus. Le centre de détention d'Oermingen a donc organisé un grand tournoi de football. Au total : 4 équipes de détenus, une composée des surveillants et, pour pimenter les rencontres, l’équipe une de l’AS Montbronn était aussi sur la pelouse ce mercredi 26 avril.
Son N°1 - Au centre de détention, le foot fédérateur
Transmettre des valeurs
Le foot c’est le sport le plus pratiqué en détention, tout le monde aime ça, on regarde le foot à la télé tous les week-ends et ça véhicule le partage, l’envie de jouer, la solidarité aussi, toutes les valeurs du foot qu’on aime voir.
Marco Iannone, premier surveillant et moniteur de sport au centre de détention d’Oermingen est à l’origine de l’organisation du tournoi de football.
En détention le sport c’est vraiment ce qui leur permet de voir un peu autre chose, de sortir de leur quotidien. Avec les années on voit que le sport c’est vraiment obligatoire au niveau des détentions pour calmer et détendre un peu tout le monde. Et puis le fait d’être ensemble ça permet aux autres détenus de voir qu’il peut y avoir une certaine coopération, qu’on n’est pas là juste pour tenir le bâton ou des choses comme ça, on peut servir aussi pour leur réinsertion et on peut leur être utile. Derrière l’uniforme il y a un homme et derrière le numéro d’écrou il y a aussi un homme.
Sortir du quotidien
Sur le terrain tout le monde est à égalité, et des deux côtés, on relâche la pression. Amine* a 26 ans, il est en détention et jouait avant ça à haut niveau. Il attend l’évènement depuis un mois.
Ça fait plus d’un mois qu’on prépare ça, j’ai fait une liste, un schéma avec un terrain, j’ai fait des postes avec des flèches et là le match s’est très bien déroulé, on a bien entamé le match et on a gagné 1-0 à la fin. On a l’impression qu’on est en liberté dehors entre amis et qu’on fait un foot un dimanche. Et puis ça permet d’apaiser les tensions surtout entre détenus et surveillants !
Se projeter dans le futur
Transmettre des valeurs à travers le sport, mais aussi permettre aux 50 détenus présents de construire un parcours de sortie solide. C’est le cas pour Karim*, 43 ans.
Pour jouer plus tard non, mais entraîner les jeunes pour plus tard dans mon quartier. J’aimerais devenir entraineur pour les petits jeunes.
La réinsertion des détenus dans la société, c’est l’objectif visé par Léa Costes. Elle est conseillère pénitentiaire en insertion et probation.
L’entraide, la communication, le respect, ce sont des choses qu’ils peuvent retrouver dans la société civile et participer au tournoi, respecter un cadre, se respecter soi-même c’est important. Et de rencontrer des équipes extérieures c’est vraiment les confronter avec le monde qui les entoure. Faire venir un peu le monde en détention, c’est bien aussi pour eux de partager un peu leur quotidien.
La prochaine grande échéance pour les sportifs se tiendra en juin. 12 détenus participeront au tournoi inter-pénitentiaire à Lutterbach en foot, basket et tennis de table.