L'agriculture bio en danger dans le Bas-Rhin comme dans le reste de la France
Cette semaine, les Jeunes Agriculteurs du Bas-Rhin et la FDSEA du département ont diffusé un communiqué pour alerter sur les agriculteurs bio qui sont en danger.
Son N°1 - L'agriculture bio en danger dans le Bas-Rhin comme dans le reste de la France
Gérard Lorber – secrétaire général de la FDSEA du Bas-Rhin
Pourquoi l’agriculture bio est-elle en danger aujourd’hui dans le Bas-Rhin comme dans le reste du pays ?
L’agriculture bio subit aujourd’hui une dépréciation du marché et qui dit dépréciation du marché dit dévalorisation du prix. La société, à un moment donné, à eu une demande bio très forte et puis on a répondu au niveau agricole à cette demande. On a tellement bien répondu qu’aujourd’hui par rapport à la demande de produits bio, l’offre est excédentaire. Et forcément, ça entraîne des baisses de prix, par rapport à une production qui a besoin de rémunération parce qu’il y a des coûts additionnels.
Résultat, aujourd’hui, il y a plus du tiers, 40% du lait bio qui passe en circuit conventionnel parce que le consommateur n’est pas prêt à payer le juste prix, il n’est pas au rendez-vous. La société a une lubie, la société nous fait une commande, mais ne l’honore pas à la fin.
Quelle est la situation dans le Bas-Rhin ?Avez-vous eu des retours d’agriculteurs dans une situation délicate aujourd’hui ?
Dans le département, c’est comme dans le reste du pays. Chez nous le bio c’est souvent de la vente directe et ça fait longtemps qu’on voit une érosion. Vous savez quand on parle du panier de la ménagère qui doit baisser, on parle forcément toujours des produits alimentaires qui doivent baisser alors qu’on est dans une période inflationniste où tous les coûts augmentent et donc les producteurs bio bas-rhinois sont logés à la même enseigne que tout le reste du pays.
L’Etat a annoncé il y a quelques jours qu’il débloquait 60 millions d’euros pour aider la filière (en plus des 10 millions déjà annoncés en février). Vous êtes satisfait de ces annonces ? Est-ce suffisant ?
C’est sûr que ça va dans le bon sens mais la FNSEA avait tiré la sonnette d’alarme depuis bien longtemps. D’ailleurs, notre nouveau président quand il a pris ses fonctions, il en a fait une priorité. Au début, il y avait une aide de 10 millions d’euros et il y a à peu près 60 000 fermes engagées en bio au niveau national. C’est sûr que c’est bon à prendre mais il fallait ça déjà avant. Le bio est à la traîne depuis plus d’un an déjà. Mais c’est que 1000€ par ferme, par rapport à une production où aujourd’hui il manque 10-20-30% de la rémunération. Vous n’allez pas très loin avec tout ça.