Vente du carburant à perte : c'est non pour la grande distribution et les indépendants
Face à la flambée des prix du carburant, la première ministre a annoncé que les distributeurs pourront revendre à perte. Une décision qui est loin de faire l’unanimité, autant dans les grandes surfaces que dans les petites stations indépendantes. Illustration à Sarreguemines et Puttelange-aux-Lacs.
Son N°1 - Vente du carburant à perte : c'est non pour la grande distribution et les indépendants
C’est une mesure qui est totalement injouable.
Chez Intermarché à Sarreguemines, Nicolas Gay le PDG ne vendra pas de carburant à perte. L’argent qu’il se fait en vendant de l’essence est nécessaire pour l’entretien de la station.
Nous, aujourd’hui, il y a des frais récurrents. Il y a les frais d’entretien, les frais de maintenance, les frais de nettoyage sur le site. Et aujourd’hui, la marge sur un plein d’essence est utilisée pour faire ces choses-là.
Et ne pensez pas qu’Intermarché réalise de gros chiffres sur les ventes de carburant. C’est très peu selon lui.
Sur un plein d’essence, sur environ 100€, on oscille entre 1.50€ et 2€ de marge sur un plein. Ça veut dire que si demain je devais vendre toute l’année à prix coûtant, vous paieriez 98€ au lieu de 100€ votre plein.
Si la grande surface ne peut pas rogner sur ses marges, la situation est encore plus compliquée pour les indépendants. A Puttelange-aux-Lacs, Patrice Schlernitzauer, gérant du Garage Lorrain ne cache pas son inquiétude.
Je ne vais pas dire mettre la clef sous la porte directement. Mais, effectivement, c’est très risqué cette opération-là. Très désavantageux pour les petites stations, qui ont besoin d’une marge constante pour faire fonctionner leur entreprise.
Si la station créée par ses parents était d’abord une station « Esso », aujourd’hui elle est totalement indépendante. Et ces derniers temps étaient déjà compliqués…
Vous savez comme moi que l’électricité a augmenté. Les pompes ne fonctionnent pas à la main. Elles fonctionnent avec du courant, et il faut le payer.
Ici aussi, on ne vendra pas de carburant à perte…
Financièrement c’est impossible
Les gérants d’Intermarché et du Garage Lorrain sont d’accord : pour faire baisser le prix des carburants, ce sont les taxes qui doivent baisser. Elles représentent 60% de ce qu’on paye à la pompe.