Freyming-Merlebach : L'Agence de l'Eau s'engage pour aider les collectivités sur la gestion de l'eau
Grande première pour l'Agence de l'Eau Rhin-Meuse. Elle signait, vendredi 27 octobre, cinq contrats avec les collectivités territoriales pour préserver les ressources en eau du territoire Bassin Houiller-Vallée de la Rosselle. En vue de reconquérir les ressources en eau et pour une meilleure qualité et quantité des milieux aquatiques, elle a rassemblé les trois communautés de communes du territoire et les industriels de la plateforme Chemesis.
Face à la raréfaction de la ressource et sa baisse en qualité, tous ont signé un contrat qui les engage, jusqu’en 2025, à mener des études et travaux en faveur de l’environnement. 72 communes et 200 000 habitants sont concernés.
Son N°1 - L'Agence de l'Eau s'engage pour aider les collectivités sur la gestion de l'eau
Seulement 14% des cours d'eau jugés corrects
Dans le Bassin Houiller, le constat est alarmant selon l’Agence de l’Eau. Seulement 14% des cours d’eau sont considérés comme correct. Pour Corinne Pelouin-Hadrane, adjointe au directeur des aides et de l’animation territoriale à l’Agence de l’Eau, si la qualité des cours d’eau s’est améliorée depuis 10 ans, on part de très loin.
En ce moment donc la qualité de l’eau est médiocre à mauvaise. Du fait de l’activité industrielle ancienne et des bassins miniers et donc de l’implantation de la population qui s’est faite bien sûr autour de ces foyers industriels. Il y a en fait une pression importante de pollution par rapport aux petits cours d’eau et au débit des cours d’eau qui sont faibles et donc bien sûr on dépasse la pollution acceptable pour atteindre le bon état écologique des cours d’eau.
Renaturation des milieux naturels
Une opération d’autant plus difficile sachant le passé minier du territoire. Plus de moyens et d’études vont être déployés pour la reconversion de friches industrielles. Le but est de préserver la biodiversité des milieux, notamment dans la Carrière Barrois.
C’est un petit ilot de biodiversité qu’il est possible d’améliorer encore. Pouvoir renaturer, remettre plus de biodiversité et puis surtout pouvoir permettre au public de découvrir ces milieux intéressants, dans cet environnement très urbain.
Investissements publics
Pour ce faire, l’Agence de l’Eau finance à hauteur de 50% les projets des collectivités. Au total, c’est 21 millions d’euros qui seront investis par l’ensemble des communautés de communes. Un vrai coup de pouce pour Salvatore Coscarella, président de la CASAS.
On va quand même investir pas loin de 10 millions d’euros, si on n’avait pas eu cette aide je pense qu’on n’aurait pas pu réaliser une grande partie des travaux. Sur le côté sud, il y a un énorme besoin puisqu’on est plutôt sur le côté rural où l’assainissement est défaillant.
Une centaine d’autres actions doivent voir le jour dans les prochaines années. De la récupération des eaux de pluies à la sécurisation des infrastructures d’eau potable. C’est notamment le cas au sein de la Communauté d’Agglomération de Forbach. Jean-Claude Hehn en est le président.
On a un réseau qui a un rendement de 82 à 83% de fuite donc là aussi il faut veiller à faire en sorte qu’on augmente son rendement. Et on a une grosse étude qui court pour le temps de pluie justement, avec pour objectif après la construction de la nouvelle station d’épuration à Marienau. On doit la refaire, c’est un budget de 25 millions et ce n’est pas possible de financer ça sur nos propres fonds uniquement donc on attend le concours de l’Agence de l’Eau.
S'adapter aux changements climatiques
Le but de l’agence de l’eau est aussi de lutter contre les effets du changement climatique comme les fortes pluies provoquant des inondations. Un moyen d’action mis en place serait la désimperméabilisation des sols.
Les industriels ont aussi leur part à jouer. Les travaux se concentrent sur l’amélioration du traitement des eaux usées. Nathalie Leroy est responsable environnement et relation administration pour Total Energie Pétrole France sur la plateforme Chemesis.
L’idée c’est de voir comment on pourrait traiter cette eau de forage par exemple pour ne plus justement transférer les polluants de cette eau de nappe vers le milieu naturel, donc ça c’est un premier volet. On a, à peu près, sept ou huit études sur les eaux de forages. On est très centré sur les métaux.
Une première pierre a l’édifice des changements à faire en faveur de l’environnement. Au-delà de 2025, un nouveau contrat entre les acteurs du territoires - la CASAS, la CAF, la Communauté de Communes de Freyming-Merlebach et le Syndicat intercommunal pour l’entretien et l’aménagement de la Rosselle – et l’agence de l’eau, doit permettre de mettre en pratique les conclusions des études.