La pauvreté s'aggrave en Alsace, les femmes premières concernées selon Caritas
Ce jeudi 16 novembre, Caritas Alsace publie, comme chaque année, les chiffres de la pauvreté en Alsace. On revenait sur ces chiffres inquiétants ce matin dans le Grand Réveil avec notre invité.
Son N°1 - La pauvreté s'aggrave en Alsace, les femmes premières concernées selon Caritas
Blandine Riffard, coordinatrice des actions de Caritas dans le Haut-Rhin.
Qu’est-ce qui ressort cette année ?
C’est ce qu’on voit depuis quelques mois dans les médias, l’augmentation importante de la précarité et de la pauvreté en Alsace. Puisqu’on remarque 20% d’augmentation en 2022 du nombre de personnes qu’on accueille à Caritas. Les chiffres de 2023 ne sont pas tout à fait consolidés, mais on voit déjà une augmentation d’au moins 10% des personnes qu’on accueille en 2023.
Le secours catholique a dévoilé cette semaine les chiffres de la pauvreté en France. On y découvre que les femmes sont particulièrement touchées. Est-ce aussi le cas en Alsace ?
C’est effectivement le cas aussi en Alsace. Puisque les personnes qu’on accueille majoritairement, sont des mamans isolées. Ça représente 27% des personnes qu’on accueille, avec un cumul des précarités lié à la fois au temps partiel qu’elles peuvent faire mais aussi au travail haché sur une carrière car leur priorité c’est d’accompagner et de soutenir leur enfant. On a vraiment ce public qu’on accueille en priorité. On remarque depuis 10 ans, une augmentation importante des femmes seules qu’on accueille. On est passé de 11% en 2012 à 17% de femmes seules qu’on accueille, chez nous, dans nos 83 lieux d’accueil en Alsace.
L’année dernière, la situation des personnes précaire s’était aggravée avec l’inflation. Cette année, la hausse des prix s’est poursuivie. On imagine que ça reste préoccupant ?
Ça reste très préoccupant chez Caritas. On voit bien aujourd’hui, qu’on reçoit des nouvelles personnes, qui ne sont jamais venues. Ce sont des personnes qui sont de la classe moyenne, ou un petit peu en dessous et qui, aujourd’hui, ont un budget complètement déstabilisé par l’inflation. On voit de plus en plus de travailleurs pauvres, qui viennent dans nos locaux mais aussi des personnes retraitées, avec des petites retraites, qui jusque-là arrivaient à s’en sortir, mais avec l’inflation sont vraiment impactées et viennent toquer à notre porte. Ce n’est pas toujours simple pour ces personnes de pousser la porte de l’aide notamment alimentaire et financière.
Les Restos du cœur ont lancé un cri du cœur il y a quelques semaines en indiquant que tout le monde ne pourrait pas être aidé cette année. Qu’en est-il chez Caritas Alsace ? Arrivez-vous à suivre ?
Aujourd’hui, on arrive à suivre. On a la chance d’avoir un réseau de 83 lieux d’accueil et de 1800 bénévoles, partout en Alsace qui sont prêts à accueillir toutes les personnes qui viennent frapper à notre porte. L’enjeu est la générosité du public. C’est grâce à celle-ci que nous pouvons aider toutes les personnes. Celles-ci représentent 83% de notre budget. Aujourd’hui, nous lançons notre campagne de fin d’année. Nous lançons un appel au grand public, pour venir nous soutenir. À la fois financièrement, mais aussi pourquoi pas devenir bénévole, en venant nous aider concrètement dans nos équipes partout en Alsace.
Les dons de nourriture sont acceptés ?
Les dons de nourritures sont acceptés mais on travaille principalement avec la banque alimentaire, qui va lancer sa collecte très prochainement, fin novembre. Il y aura une collecte de la banque alimentaire et Caritas sera aux côtés de celle-ci. À ce moment-là, des dons alimentaires pourront être apportés à la banque alimentaire, ensuite ça arrivera dans nos locaux.