Yann Schrub savoure sa victoire européenne au cross avant les JO de Paris
Ce dimanche 10 décembre, Yann Schrub, athlète originaire d'Achen est devenu le premier Français champion d'Europe sénior de cross. Une nouvelle ligne à son palmarès avant les JO 2024.
Son N°1 - Yann Schrub savoure sa victoire européenne au cross avant les JO de Paris
Yann Schrub, coureur licencié à l’ASSA, médaillé de bronze aux championnats d’Europe d’athlétisme sur le 10.000m et depuis ce week-end, champion d’Europe de cross.
Raconte-nous, comment s’est passée cette course de dimanche à Bruxelles ?
Formidablement bien. Je suis venu préparé, un gros travail de mes coachs qui ont fait que je suis venu sur ces Europes en forme. Après c’est vrai que le podium était déjà un peu un rêve pour moi parce que je voulais rajouter absolument cette ligne sur mon palmarès, un podium aux Europes de cross. Pour moi, comme je le répète souvent le cross c’est un peu l’école de la vie, tout le monde a un peu commencé par les collèges, par les lycées, donc c’est hyper hyper important pour moi et puis le cross aussi ça regroupe toutes les disciplines, du 1500m au marathon donc il y a beaucoup de coureurs de plein de disciplines différentes donc c’est extraordinaire et puis, là, les cartes étaient un peu redistribuées entre les favoris dont je faisais partie et puis les autres puisqu’il y avait énormément de boue. Quand on court dans la boue, on va forcément moins vite et du coup c’est plus forcément les mêmes muscles, le même système cardiovasculaire qui se met en place. Donc voilà, c’était un peu plus de stress que prévu mais finalement le jour J j’avais vraiment de bonnes jambes et le scénario était parfait pour moi parce que j’ai même pu savourer les 500 derniers mètres comme j’avais un peu d’avance. Le plus important c’est de savourer, on s’entraîne tellement dur pendant des mois et des mois sous la pluie, dans le froid, pour finalement une seule course et quand on peut la gagner avec de l’avance, on peut vraiment savourer, profiter du moment, avec les 50 personnes qui sont venues me voir, la famille, les copains, mon staff... c’était vraiment extraordinaire, la fête était au rendez-vous et j’ai eu droit à une petite marseillaise individuelle donc c’était vraiment top.
Il y avait aussi du public pour venir te supporter. D’ailleurs ils sont très nombreux tes supporters à te suivre à chaque échéance. Ça te galvanise ça ?
Ah oui, oui, parce qu’en fait j’ai énormément de stress, comme je dis toujours, ça fait rigoler mais ça montre bien l’état de stress, j’avais le « caca mou » pendant deux jours. Et encore deux jours ça va. Mais en fait le fait qu’il y avait les proches qui soient sur le parcours, qu’il y ait tout le monde, j’ai l’impression à chaque fois à domicile donc ça rassure et surtout ça rajoute une pression positive supplémentaire en me disant qu’il y a énormément de monde qui font le déplacement, beaucoup qui prennent congé pour ça et donc j’ai vraiment pas envie de les décevoir et c’est pour ça que cette victoire c’est un peu une victoire collective. Quand on est sportif de haut niveau, on doute assez régulièrement et c’est vrai que cette force-là j’ai une énorme chance de l’avoir donc j’en tire le positif.
C’est vraiment ton entraînement qui porte ses fruits tu le sens, depuis que tu t’es mis 100% à la compétition ?
Je pense que pour réussir il faut faire un peu comme tout le monde, c’est-à-dire que là il y avait quasiment que des pros qui étaient dans ma course si ce n’est peut-être dans les derniers. Mais sinon on va dire que dans les 50 premiers ils sont quasiment tous pros et au bout d’un moment, si tu veux rivaliser face aux meilleurs, il faut faire comme eux, il faut s’entraîner, il n’y a pas de secret. La course à pied c’est un sport d’endurance donc au bout d’un moment il faut habituer le corps à faire pas mal de kilomètres et ça passe par 2 entraînements par jour, par des stages, notamment le premier stage en altitude pour moi qui a porté ses fruits parce que mon corps était un très très bon répondeur donc j’ai souffert en altitude mais une fois que je suis revenu en plaine j’ai eu les bienfaits qui ont été multipliés donc tant mieux pour moi. Après, ça passe par pas mal de repos aussi et j’ai appris cette année qu’il fallait se reposer même si ça ne faisait pas partie de mon caractère avant avec l’internat de médecine mais j’ai appris à me reposer et au moins je suis en forme à chaque entraînement. C’est dur psychologiquement mais ça fait partie du boulot et maintenant je remarque que ça a servi.
On pense évidemment aux JO de Paris pour la suite. Quelles sont les prochaines étapes pour espérer une qualification ?
Qualification aux JO, je suis déjà qualifiable donc j’ai déjà rempli les modalités de qualification. Le seul petit astérisque de cet été c’est l’état de forme. C’est-à-dire que la fédération ne me ramènera pas si je suis blessé, si j’ai vraiment une contre-performance par exemple si je me suis trop entraîné et mon corps n’avance plus. Mais si tout va bien je serai à Paris et c’est pour ça aussi que c’est formidable, je peux me préparer sereinement, même cette saison hivernale je la fait en fonction des Jeux. Donc je peux vraiment tranquillement me préparer en me disant que j’ai pas de course à minima à aller chercher et je mise tout sur les Europes de Rome au mois de juin et sur les Jeux d’août parce que j’ai tout rempli et c’est vraiment un stress en moins donc c’est vraiment cool.