Crise de l'industrie en Sarre : le député Kévin Pfeffer veut ''préparer l'arrivée des futurs chômeurs''
La Sarre est touchée par une "crise industrielle". Plusieurs entreprises ont annoncé des fermetures ou des licenciements. Michelin, ZF, Ford…Kévin Pfeffer, député de Forbach et son collègue de Saint-Avold Alexandre Loubet, ont décidé d’interpeller le gouvernement à ce sujet.
Son N°1 - Crise de l'industrie en Sarre : le député Kévin Pfeffer veut ''préparer l'arrivée des futurs chômeurs''
Kévin Pfeffer – député RN de la circonscription de Forbach
Pourquoi ce sujet vous préoccupe ?
Parce que ces mauvaises annonces pour l’emploi en Sarre concernent directement des frontaliers, donc des habitants de Moselle-Est. C’est jusqu’à 3500 emplois de frontaliers qui pourraient être menacés dans les prochaines années, donc on a décidé de demander au ministre de l’Économie d’anticiper et de préparer cela pour notre région qui compte déjà un taux de chômage très élevé, le taux de chômage le plus élevé de la région Grand-Est. Il faut préparer et anticiper ces probables futurs chômeurs qui viendront s’inscrire en Moselle.
Dans un communiqué, vous demandez des actes concrets de la part du gouvernement. Déjà de venir en aide aux frontaliers qui vont perdre leur emploi, comment ?
On demande 3 choses à Bruno Le Maire, ministre de l’Économie. On lui demande d’organiser une conférence sociale franco-sarroise qui réunirait les élus, les représentants de l’État des deux côtés de la frontière, et les syndicats pour bien préparer, anticiper ces potentiels licenciements. On lui demande ensuite de mettre en place un plan de formation et de reconversion de ces frontaliers et d’utiliser l’argent qui est encore disponible dans le fond charbon, c’est un fond qui avait été attribué à notre territoire suite à la fermeture des mines et il reste encore de l’argent à utiliser. Troisièmement, on lui demande de créer une zone franche en Moselle-Est tout le long de la frontière pour stimuler les créations d’emploi.
Comment s’articulerait cette zone franche ?
Ça serait une zone définie sur une carte et qui permettrait aux entreprises qui s’y installeraient d’avoir des avantages fiscaux et de payer moins d’impôts de production. Ce que j’ai envie de dire aux Mosellans c’est que tout ça, c'est le fruit de choix politiques. Réindustrialiser la Moselle et plus largement la France, c'est possible. C’est possible en baissant les impôts de production, c’est possible en régulant le prix de l’énergie parce qu’actuellement, on est soumis aux règles de calcul du prix de l’énergie par l’Union Européenne et ça pénalise beaucoup nos entreprises. Il faut aussi lutter contre des décisions absurdes qui touchent l’emploi en Sarre et qui concernent directement l’industrie automobile, c'est par exemple la fin des voitures thermiques en 2035, c’est une décision prise par Bruxelles qui est totalement impréparée et qui est beaucoup trop rapide.
Ces fermetures, ces licenciements, se déroulent en Sarre, est-ce que le gouvernement français peut vraiment intervenir sur une situation qui se déroule en Allemagne ?
Non, on ne peut pas intervenir sur ce qu’il se passe en Allemagne, mais on peut préparer l’arrivée de ces nouvelles personnes sur le marché de l’emploi en Moselle. Vous savez, notre territoire, il a beaucoup d’atouts. Je suis sûr que demain, on va créer beaucoup d’emplois avec Holosolis, avec Inéos, et le succès du Grenadier, avec différents projets sur la zone industrielle de Carling et puis aussi avec des perspectives d’exploitation du gaz de couche, dossier sur lequel mon collègue Alexandre Loubet a beaucoup travaillé, et demain, peut-être aussi, de l’hydrogène. Il y aura des bonnes nouvelles, mais il faut les préparer, il faut les accompagner, il faut mettre en place des plans de formation parce qu’il faut, demain, que les entreprises qui chercheront des emplois puissent trouver en face des personnes qui sont qualifiées et qui répondent à leurs attentes.
Vous avez interpellé Bruno Le Maire, est-ce que vous avez eu une réponse ?
Non pas encore. Notre courrier date seulement de quelques jours, mais on en reparlera. On en parlera à l’Assemblée Nationale, on en parlera aussi avec le Préfet et le sous-préfet de Moselle, on a déjà abordé ce point lors d’une réunion récemment avec eux et on suivra le dossier. Les emplois ne sont pas menacés dans les jours qui viennent, mais dans les années qui viennent et pour mieux anticiper, pour mieux préparer ce dossier, il faut commencer dès maintenant à s’en préoccuper.