Moselle-Est : Des maraudes pour venir en aide aux sans-abris
Le préfet de la Moselle a déclenché ce lundi 8 janvier 2024, le degré 1 du plan "Grand froid". Cette alerte est déclenchée en raison de la chute des températures. Ce mardi 9 janvier, est d'ailleurs annoncé comme la journée la plus froide. A l'UDAF, des maraudes sont organisées pour venir en aide, notamment aux sans-abris.
Mélanie Bock, éducatrice spécialisée à l'équipe mobile de l'UDAF Moselle-Est.
Comment est-ce que vous intervenez cette semaine ? Est-ce que les maraudes sont renforcées justement en cette période de grand froid ?
Oui, effectivement. Il y a une intensification des maraudes sur toute la Moselle-Est. Ça veut dire que tous les jours on est présent sur le secteur, donc dans la rue, auprès des personnes en demande, en grande précarité ou SDF. Donc voilà quelqu'un qui est dehors, il sera vu par quelqu'un aujourd'hui et les jours qui viennent.
Comment intervenez-vous auprès de ces personnes ? Quel est votre rôle ? Que faites-vous concrètement sur le terrain ?
Notre mission, c'est d'aller à la rencontre des personnes sur leur lieu de vie. On évalue les conditions de vie des personnes, mais on apporte surtout une aide immédiate, c'est-à-dire quelqu'un qui souhaite avoir une couverture, on va lui donner une couverture, quelqu'un qui souhaite manger un repas, on va lui donner. Des dons alimentaires, vestimentaires et surtout, on propose à la personne d'appeler le 115. Le 115, c'est la plateforme, le SAMU social comme on l'appelle, qui va permettre d'orienter les personnes sur les places disponibles dans des centres d'hébergement pour qu'elles puissent passer la nuit au chaud dans un hébergement.
Aujourd'hui en Moselle, est ce qu'on a suffisamment de place pour accueillir toutes ces personnes qui vivent dans la rue ?
Alors oui, quand on est en « Grand Froid », c'est un peu particulier parce qu'on va dire « on pousse les murs ». Même les structures, si elles sont déjà saturées, on peut accueillir des personnes sur lits d'appoint, dans les couloirs, dans des chambres, sur des lits comme, on va dire, de l'armée. Pour les personnes qui n'auront peut-être pas une chambre entière, elles pourront dormir au chaud. Donc oui, on accueille par « Grand Froid », toute personne qui souhaite être mise à l'abri.
Donc ça c'est pour la nuit. Au niveau de l'accueil de jour également, est ce qu'il y a des choses mises en place ? Est-ce que les horaires sont étendus par exemple ?
Sur Forbach, l'accueil de jour est ouvert du lundi au vendredi de 8 h 30 à 12 h 30. Donc 80 % de la semaine. A Sarreguemines, c'est le lundi, mercredi, vendredi, où les personnes peuvent justement venir bénéficier d'un petit déjeuner, d'un repas, d'une douche pour se réchauffer, avoir accès à du courant pour si besoin. Nous du coup, si les personnes viennent et qu'elles souhaitent nous revoir dans l'après 12 h, on va à leur rencontre le jour même.
Comment est-ce que vous localisez ces personnes dans la rue ? Celles que vous rencontrez par exemple lors d'accueil de jour, les personnes plus discrètes qui ne feraient pas appel à vous, comment arrivez-vous à aller vers elles ?
C'est tout le travail de maraudes, c'est un travail de repérage du secteur, donc on tourne, régule, on fait beaucoup de kilomètres en voiture. Après on marche également par le réseau, c'est-à-dire nous on a un numéro de téléphone où on peut être joignable toute l'année, qu'on essaye de faire tourner aussi bien aux citoyens qu'aux différents partenaires, afin que n'importe qui va faire ses courses, qui rencontre par exemple quelqu'un dans la difficulté peut nous appeler. Comme on dit, c'est un petit monde, le monde de la rue, donc ça marche aussi par bouche à oreille. Quelquefois les gens en précarité peuvent nous dire : « tiens, là j'ai quelqu'un que je connais, qui squatte là, ici, qui est en difficulté ». Donc, à partir du moment où on appelle ça un signalement que quelqu'un nous fait, on va directement sur place à la rencontre des personnes, tout de suite, le jour même en Moselle-Est.
Quelle est la situation aujourd'hui ? Est ce qu'il y a beaucoup de domicile fixe ? Est ce qu'il y a de plus en plus de gens ou est-ce que la situation s'améliore et qu'on arrive de plus en plus à mettre à l'abri ces gens-là ?
Alors c'est une question un peu compliquée parce qu’effectivement, on constate les statistiques depuis plusieurs années. Il y a de plus en plus de personnes. Nous, nos chiffres, ils augmentent de plus en plus. Donc on constate qu'il y a de plus en plus de personnes en grande précarité ou SDF. Et donc on intensifie notre travail, on essaye d'orienter les gens au mieux. Alors ce n'est pas forcément dans des centres d'hébergement et de réinsertion sociale. Il y a des gens qui doivent remettre à jour tout ce qui est leurs démarches administratives. Donc on les accompagne vers les bons acteurs, la maison du département, les soins. Si les personnes sont confrontées à un problème médical.