''C’est de la guérilla urbaine'', les agents pénitentiaires de Sarreguemines se mobilisent après l’attaque du fourgon
Après l’attaque qui a coûté la vie à deux agents pénitentiaires ce mardi 14 mai dans l’Eure, une journée « prisons mortes » est organisée partout en France. Les surveillants de la maison d’arrêt de Sarreguemines ont répondu à l’appel de l’intersyndicale. Ils sont aujourd’hui devant la prison : aucun parloir, aucune visite et surtout aucune sortie n’est organisée.
Son N°1 - ''C’est de la guérilla urbaine'', les agents pénitentiaires de Sarreguemines se mobilisent après l’attaque du fourgon
Un drame après des années de mises en garde
J’ai des collègues qui sont en pleurs, j’ai des collègues qui sont en colère, j’ai des collègues qui sont abattus, j’ai des collègues qui ne veulent même pas en parler.
Tous sont mobilisés mais peu veulent s’exprimer. Thomas Junker, surveillant et secrétaire local CGT se fait le porte-parole de ses collègues au lendemain de l’attaque meurtrière d’un fourgon pénitentiaire. Ce mardi 14 mai, deux agents pénitentiaires ont perdu la vie alors qu’ils transportaient un détenu qui s’est évadé. Trois agents ont été grièvement blessés.
Ce qui est arrivé hier, la sonnette d’alarme on la tire depuis des mois, depuis des années.
Depuis 2011, les agents pénitentiaires assurent les missions PREJ, c’est-à-dire les extractions judiciaires. Ils Des missions auparavant réalisées par la police, pour lesquelles ils ne sont pas assez formés selon le syndicaliste.
C’est 6 semaines de formation, pour des missions où on se retrouve armés sur la voie publique face à des gens qui sont surarmés, c’est de la guérilla urbaine ce qu’on a eu hier, c’est un film.
"Donnez-nous des mitraillettes ils vont venir avec des lance-roquettes"
Le drame d’hier renvoie à des souvenirs douloureux. Thomas Junker nous raconte l’attaque survenue il y a 12 ans à Sarreguemines.
En 2012, un transfert où il y a eu une attaque. Les collègues n’étaient pas armés à l’époque et si vous les écoutez aujourd’hui ils vous disent que s’ils avaient été armés ils seraient certainement morts aussi. Ils se sont fait tirer dans le véhicule pour des sommations et pour libérer le détenu.
Les surveillants ne veulent pas plus d’armes mais des effectifs.
Donnez-nous des fourgons blindés, donnez-nous des mitraillettes sur les toits ils vont venir avec des lance-roquettes.
L'intersyndicale réclame également la réduction drastique des extractions au profit de visioconférence
Elles existent, malheureusement, à l’heure actuelle, le détenu peu refuser la visioconférence. Dans 95% des cas il refuse car il préfère aller « se promener ». C’est une de nos revendications fortes parce que c’est une sécurité et en plus ça mobilise moins d’agents.
A Sarreguemines, une quarantaine de surveillants pénitentiaires sont en poste. Un effectif tout juste suffisant. La mobilisation pourrait se poursuivre dans les prochains jours.