Votre lieu insolite préféré : les maisons des rochers, l’histoire des troglodytes de Graufthal
Cette semaine, la rédaction vous fait voyager et vous propose de découvrir les lieux insolites de la région. Aujourd’hui, direction l’Alsace à la découverte des maisons des rochers de Graufthal. La dernière habitante de ces maisons est décédée en 1958. Et c’est près de 30 ans plus tard, en 1984, que l’association de mise en valeur du site de Graufthal-Eschbourg (l’AMVSGE) est née pour redonner vie à ce lieu. Le président, Marc Burckart, nous a fait la visite.
Son N°1 - Votre lieu insolite préféré : les maisons des rochers, l’histoire des troglodytes de Graufthal
En arrivant à Graufthal, on voit tout de suite ces 3 maisons bleues, nichées dans la falaise, qui surplombent le village. La visite débute dans la maison des Otterman. Dernière maison occupée, elle se compose d’une petite cuisine avec, de part et d’autre, les chambres des deux sœurs, Madeleine, l’aînée, et Catherine, la cadette.
Le sol, c’est le rocher, au-dessus il y a un plafond, on voit le rocher qui se distingue derrière.
Pas d’électricité, encore moins l’eau courante à cette époque. Des conditions de vie difficiles et pourtant les dernières habitantes ont vécu très longtemps puisqu’elles ont toutes dépassé les 80 ans.
Il faut bien se rendre compte que les maisons sont toutes petites. Le matin, ils allumaient le poêle pour chauffer leur café et en même temps ça chauffait leur maison. Il n'y a pas meilleure isolation que la falaise qui se prolonge jusqu'à Petersbach au moins.
Les meubles ne sont pas d’origines, mais les pièces ont été reconstruites depuis des photos d’époque. Lits, tables et objets de décoration sont placés avec précision pour coller à la réalité. À l’époque, c’est déjà grâce au tourisme que Madeleine Otterman a pu vivre dans cette maison. Elle ouvrait volontiers sa maison aux touristes de passage contre quelques pièces de monnaie.
Marc nous conduit ensuite dans la maison voisine, celle des Weber.
Premier espace qu’on visite, c’est l’étable-atelier. Quand on rentre dedans, on est assez étonné par la hauteur de cette pièce. En haut, c’était le fenil où son stockait le foin, la paille et en bas, il y avait les animaux. Sur le pignon de cette pièce, on a exposé des outils. Les outils qui étaient utilisés par les hommes dans le cadre de leur profession. Ils combinaient deux métiers : en hiver, ils étaient bûcherons et en été, ils travaillaient dans les carrières de pierres puisque tout autour de Graufthal, autrefois, il y avait des carrières où ils taillaient les pierres.
C’est dans cette maison qu’on retrouve le seul meuble d’époque, une armoire qui a été restaurée.
En 1931, Christine Weber a quitté les lieux à 88 ans après qu’une partie de la façade de sa maison se soit écroulée.
Et elle est décédée un an après, elle n’a pas supporté le choc.
Dernière maison, celle des Wagner. Inoccupée depuis 1910, elle a été transformée en musée. On y apprend par exemple, qu’en contre-bas, une abbaye du XIIe siècle fait l’objet de fouilles archéologiques ou encore qu’une fabrique d’allumettes existât dans le bâtiment au-dessus des maisons.