Votre lieu insolite préféré : L’ossuaire de Schorbach
Cette semaine, la rédaction vous fait voyager en vous présentant les lieux insolites de la région. Aujourd’hui, direction Schorbach à la découverte de l’ossuaire. Situé tout près de l’église paroissiale Saint-Rémi, il renferme plusieurs siècles d’histoire. Le président de la société d’histoire et d’archéologie de la Lorraine, Joël Beck, nous partage les secrets de ce lieu.
Son N°1 - Votre lieu insolite préféré : L’ossuaire de Schorbach
Des origines qui restent inconnues
Le premier mystère de l’ossuaire de Schorbach réside dans sa date de fabrication.
Certains auteurs parlent du XVIIe siècle, en lien avec l’église juste à côté. D’autres auteurs parlent d’un art rhénan du XVe siècle. Le débat n’est pas tranché.
Art roman ou art rhénan, la question reste ouverte. Sur sa fonction en revanche, aucun doute.
À l’époque, plus on était enterré à proximité du chœur de l’église, plus on avait de l’espoir de monter au paradis. Donc naturellement, le cimetière autour de l’église, taille réduite, il fallait contenir les os dans un endroit spécifique. C’était tous les 30 ans à peu près que les corps étaient retirés du cimetière et mis dans l’ossuaire et ça a duré, d’après les documents en notre possession, jusqu’au début du XXe siècle. Il y avait une cérémonie spécifique de translation des ossements, vers l’ossuaire.
Plusieurs milliers d’ossements datant de plusieurs siècles
Impossible, selon Joël Beck, de chiffrer le nombre d’ossements qui ont été déterrés et déplacés. En revanche, on peut supposer qu’il s’agissait plutôt de la classe moyenne.
Ce sont plutôt des paysans parce que les gens riches pouvaient prétendre à être enterrés dans l’église. Il fallait payer pour ça, mais nous étions près du chœur avec l’espoir d’être plus proches de Dieu. Il faut savoir par contre que la paroisse de Schorbach, au Moyen-âge et jusqu’à la Révolution était une paroisse très étendue, c’est-à-dire que les gens des villages environnants venaient ici et étaient enterrés ici jusqu’à la Révolution. Donc Bitche par exemple, dépendait de la paroisse de Schorbach.
Certains crânes sont conservés au musée de Strasbourg pour voir l’évolution de l’homme à travers les siècles.
Un monument qui s’est modifié avec le temps
Le passionné d’Histoire nous interpelle sur un autre mystère : l’architecture.
On voit qu’aucune des colonnes ne se ressemble. D’une part, ce n’est pas la même pierre et sans doute qu’il y a eu des rénovations. On le voit, par exemple à droite que c’est une pierre plus récente qui a été façonnée différemment des autres.
Plusieurs restaurations depuis le Moyen Âge. Au-dessus de nous, deux visages nous observent.
Et qui rappellerait, bien qu’on n’ait pas une signification précise, la mort qui nous fixe.
Un rappel aux simples mortels que nous sommes.
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