''Nous sommes toujours stressés'', Diana et sa famille ont quitté Kiev pour Sarralbe
Après plus de deux ans de conflit, l'Ukraine fait face cette semaine à des attaques massives de la part de l'armée russe. D'après un rapport de février dernier de l'ONU, 14 millions d'Ukrainiens ont fui leur pays. Diana est arrivée à Sarralbe en 2022, au début de la guerre avec la Russie. Après être retournée dans son pays pendant plus d’un an, elle a finalement décidé de revenir en Moselle avec ses enfants ainsi qu’avec son frère et sa famille.
Son N°1 - ''Nous sommes toujours stressés'', Diana et sa famille ont quitté Kiev pour Sarralbe
Un accueil organisé depuis le début de la guerre
C’est dans un grand appartement dans le centre-ville de Sarralbe que vit Diana, 26 ans, avec ses 2 enfants, son frère, sa belle-sœur et leurs 4 enfants. En 2022, ils ont été accueillis par Gérard Bergantz, le 1er adjoint à la mairie.
La motivation de notre démarche de manière globale, ça me donne d’ailleurs la chair de poule rien que d’en parler, en 1940 notre région a subi l’exode. À Sarralbe, beaucoup de gens sont partis bien évidemment sous la contrainte.
Accueillir ces victimes de la guerre apparaît alors comme une évidence pour la commune de Sarralbe qui décide, dès mars 2022, de mettre à disposition deux logements. Après quelques mois passés à Sarralbe, le 24 décembre 2022, Diana décide pourtant de rentrer en Ukraine pour retrouver son mari, réquisitionné au front, et ses parents.
Mettre les enfants à l'abris
Début août, Diana est finalement de retour en France.
La situation en Ukraine est plus ou moins stable, mais en raison de la panne d’électricité, il est très difficile d’être à Kiev avec 6 enfants et encore plus depuis le bombardement de l’hôpital pour enfants situé à 4km de chez moi. Les enfants avaient très peur et nous avons décidé de revenir en France.
Pendant que nous parlons, Diana reçoit des messages d’alerte sur son téléphone. Des bombardements sont en cours.
Nous sommes toujours stressés. Quand nous entendons le bruit des avions ou des motos dans la rue les enfants ont peur que ça soit des bombes. Ils comprennent qu’ils sont dans un pays sûr, mais ils sont quand même perturbés.
Si aujourd’hui Diana a trouvé du travail chez Simea à Keskastel et a pu faire scolariser son fils de 4 ans, elle espère pouvoir rentrer en Ukraine. Les larmes aux yeux, elle nous raconte comment elle voit son avenir.
Bien sûr que je veux rentrer chez moi. Je pense que ce serait le souhait de toute personne qui a dû quitter la maison dans laquelle il a grandi. C’est très difficile d’en parler, mais je ne vois mon avenir qu’en Ukraine même si je suis très reconnaissante envers la France pour son accueil.
De nationalité géorgienne, la jeune femme est consciente que la situation peut s’éterniser. Ses parents, originaires de la région d’Abkhazie ont fui leur pays en 1993 lors de la guerre d’indépendance soutenue par la Russie.
Avant ma naissance, mes parents ont fui la guerre pour se réfugier en Ukraine. Ils pensaient qu’ils pourraient rentrer chez eux au bout d’un an, mais malheureusement, la Russie a occupé l’Abkhazie.
Sarralbe accueille actuellement 5 familles ukrainiennes. En plus de les loger, elle les accompagne dans leurs démarches administratives et dans leur intégration. Le premier adjoint lance d’ailleurs un appel aux personnes qui souhaiteraient passer un peu de temps avec ces familles afin de faire des activités et leur permettre ainsi d’améliorer leur français.