Sarrebruck : ''Illégal Street Art Graffiti'', une exposition inédite au Musée historique de la Sarre
Une exposition sur l’art de rue est proposée en ce moment au Musée Historique de la Sarre, à Sarrebruck. « Illégal – Street Art Graffiti » s’intéresse à l’évolution de cet art de 1960 à 1995. Aaron Henz, le guide, nous a fait la visite. Un reportage de Hannah Gerhardt.
Son N°1 - ''Illégal Street Art Graffiti'', une exposition inédite au Musée historique de la Sarre
On constate rapidement que les origines du street art et du graffiti se trouvent dans le domaine illégal. L'accent est donc mis sur ces œuvres.
Sur les murs, des projections d’œuvres de toutes tailles et de toutes origines mais aussi des œuvres originales. Aaron Henz nous conduit vers une oeuvre d'une artiste américaine créée sur une palissade en bois à New-York.
Elle est de Jane Bauman. L’Américaine a commencé à créer des graffitis, principalement au pochoir à la fin des années 70. On y voit la silhouette de la Statue de la Liberté, d'où émerge un homme tenant un pistolet à la main.
Cette oeuvre a été volée et a disparu pendant plusieurs décennies avant d'être retrouvée en 2020. L'artiste a ensuite décidé d'en faire don au Musée historique de la Sarre.
L’exposition met aussi en avant des œuvres françaises. En 1968, les graffitis étaient utilisés comme forme d’expression politique.
On voit la porte d’entrée de l’école Supérieure des Beaux-Arts à Paris occupée par des manifestants en 1968. Ici, on voit une caricature de Charles de Gaulle. En dessous, il y a une petite phrase qui dit « la chienlit, c'est lui ». C’est une référence à une déclaration de de Gaulle « Les réformes oui, la chienlit non » en parlant des étudiants.
Une autre section se consacre notamment à la rue Visconti. Dans cette petite rue à Paris, de nombreuses œuvres de street art se sont accumulées au fil du temps. L'Iron Curtain, le Rideau de Fer, en est un exemple.
Une des œuvres les plus reconnaissables dans le paysage urbain était celle de Christo et Jean-Claude. Ils ont empilé plein de barrils de pétrole dans la rue Visconti. Cela s'est concrètement réferé au mur de Berlin construit un an auparavant.
Sur le mur d’en face, un tag d’un artiste franco-allemand, Reso.
Son nom, RESO, est également dérivé du mot français « Réseaux ». Cela montre bien qu'il était très lié à des gens de Sarrebruck et de Lorraine dans sa création artistique. C'est avec eux qu'il a fondé le premier groupe de graffiti de Sarrebruck, qui s'appelait Dibbelabbes-Klan. C'était une façon de faire allusion à l'histoire et à la culture régionales.
L’exposition est visible jusqu’en février 2025. Sur le site internet, vous trouvez plus d'informations sur les tarifs d'entrée et les heures d'ouverture.