Le groupe hospitalier Saverne-Sarrebourg lance une unité mobile pour le dépistage de trois cancers
En 2025, avec plusieurs partenaires, le centre hospitalier Saverne/Sarrebourg va déployer sur le territoire une unité mobile de dépistage de plusieurs cancers. C’est donc, en quelque sorte, l’hôpital qui va chez le patient. On en parlait avec notre invité dans le Grand Réveil, à l'occasion d'octobre rose.
Son N°1 - Le groupe hospitalier Saverne-Sarrebourg lance une unité mobile pour le dépistage de trois cancers
Mélanie Viatoux, Directrice du groupe hospitalier Saverne-Sarrebourg
1) A quoi va servir cette unité mobile ?
C’est une unité mobile de prévention, de dépistage des cancers et de santé des femmes qui est donc porté par le groupe hospitalier et ses partenaires. C’est un projet pilote qui va servir à améliorer l’accès aux soins des habitants dans les territoires en particulier ruraux du Bas-Rhin et de Moselle. Et donc on projette de mettre en circulation ce véhicule début 2025. Ce sera un moins de 3 tonnes 5 qui va intégrer un mammographe, une station de télémédecine pour proposer aux gens des actions de prévention et de dépistage de 3 cancers : cancer du sein, cancer de l’utérus et cancer colorectal qui concerne donc aussi les messieurs.
Pourquoi avez-vous décidé de déployer cette unité ?
On a décidé de la déployer parce que les chiffres sont alarmants. Il y a plus de 61 000 nouveaux cas de cancer du sein chaque année. C’est 1 femme sur 8 qui sera touchée dans sa vie. Localement, les taux de dépistage sont bas donc il faut agir. Sur le cancer du col de l’utérus c’est 1100 décès évitables chaque année, le cancer colorectal on est à peu près à 35% de dépistage donc c’est bien en-deçà du seuil acceptable donc on a décidé finalement d’ajouter une corde à notre arc à une filière de prise en charge en cancérologie qui est déjà très développée sur le territoire et qu’on a encore renforcé ces dernières années, en lien avec les centres de référence et les médecins de ville et donc pour être plus efficace, s’agissant du cancer, on a décidé de faire de « l’aller vers » c’est-à-dire se rapprocher des gens là où ils habitent.
Concrètement, comment ça va fonctionner ?
Tout ça a été réfléchi dans le détail, c’est vraiment une unité qui est conçue comme un outil à la carte, donc le programme d’intervention sera établi en fonction des besoins des territoires en Moselle et dans le Bas-Rhin et on le fait en consultation avec les collectivités territoriales qui sont intéressées, les communautés de professionnels de santé libéraux ou bien les entreprises. Donc on pourra planifier des campagnes ensemble, ça pourra être aussi dans des établissements hospitaliers médico-sociaux pour les professionnels de santé. On organise ces actions de dépistage en lien avec CRCDC qui est le centre compétent en matière de dépistage au niveau régional et l’appui de l’ARS. Et concernant les examens, ils seront réalisés dans le bus par un binôme manipulateur radio/sage-femme et les images seront interprétées à distance par les radiologues. Finalement, ça va fonctionner comme une unité de sénologie hospitalière, on va prendre rendez-vous soit sur internet, soit ce sont les caisses d’assurance maladie qui vont contacter les patients à travers leurs plateformes de phoning pour prendre rendez-vous et c’est vraiment ça qui fait l’innovation et l’originalité de ce projet pilote.
Comment le groupe hospitalier a réussi à acquérir cette unité ? Comment est-elle financée ?
En effet l’acquisition de ce véhicule est un investissement de l’ordre de 600 000€, on le fait auprès d’une start-up strasbourgeoise et en fait notre groupe hospitalier a été lauréat en 2024 d’un appel à manifestation d’intérêt de la région Grand Est qui soutient les projets en offre mobile de promotion de la santé en zone rurale qui nous a déjà permis de couvrir 50% du projet sur des fonds européens, et pour le reste on est soutenu par des collectivités territoriales comme la CEA (Collectivité européenne d’Alsace) et la ligue contre le cancer et la contribution du groupe hospitalier elle est complétée par les dons et le mécénat qui viendront financer notamment le design du véhicule. Ça c’est pour l’investissement dans ce dispositif mobile
Aujourd’hui, quelles sont les autres actions mises en place ou qui sont en réflexion pour améliorer la prévention et la prise en charge des patientes ?
Oui bien sûr, le dépistage et la prise en charge du cancer c’est vraiment une priorité de notre groupe hospitalier de Saverne/Sarrebourg. Ces dernières années, on a beaucoup développé nos activités de proximité que ce soit à travers nos unités de mammographie, les consultations, les hôpitaux de jour d’oncologie, etc. Notre fil rouge c’est vraiment améliorer le confort, le bien-être de nos patientes à travers des soins de support, d’accompagnement ou même l’activité physique adaptée qu’on a développé et donc, de ce point de vue, le soutien de nos partenaires est très précieux avec les dons qu’on a récolté ces dernières années on a pu financer par exemple des casques de réalité virtuelle en chimiothérapie pour leur vertu apaisante. On a installé une technologie innovante de « vidéo fluorescence » en bloc opératoire et on est en train d’instaurer un espace bien-être pour nos patients. Donc des projets on en a, et de manière générale, nous participons à des actions de sensibilisation grand public à de nombreuses occasions, à l’hôpital ou hors les murs et en ce mois d’octobre particulièrement puisqu’on est présent aux nombreuses marches roses organisées au profit du centre hospitalier de Saverne/Sarrebourg.