Sarreguemines : Diabétique depuis son enfance, Dimitri nous raconte son combat contre la maladie
Ce 14 novembre, c’est la journée mondiale du diabète. En France, plus de 4 millions de personnes vivent avec cette maladie, c’est le cas de Dimitri Gross de Heckenransbach. À 36 ans, il vit avec un diabète de type 1 depuis son enfance. Un combat de tous les jours contre la maladie, mais aussi pour faire reconnaître ses droits.
Son N°1 - Diabétique depuis son enfance, Dimitri nous raconte son combat contre la maladie
Une enfance régulée par les traitements
Des tatouages sur tout le corps, des piercings, un look rebelle qui cache un mal qui le ronge depuis tout petit.
J’ai un diabète de type 1, insulinodépendant, qui s’est déclaré à l’âge de 10 ans et demi, 11 ans.
Commence alors une longue série de traitements.
À l’époque, c’était par seringue avec deux petites fioles, une d’insuline lente, une d’insuline rapide. Je devais faire les mélanges, c’était vraiment à l’ancienne.
En 25 ans, les traitements évoluent et c’est maintenant grâce à une petite pompe sur la cuisse que Dimitri régule son taux de sucre.
Donc je peux manger aux heures, plus ou moins, que je veux. Il faut toujours rester à peu près équilibré, mais c’est moins strict qu’à l’époque des seringues.
Une maladie aux multiples conséquences
Malgré les traitements, son corps ne résiste pas aux effets du diabète.
J’ai des problèmes cardiaques, j’ai des problèmes rénaux, je me suis fait couper une jambe, je me suis fait couper la moitié de l’autre pied.
Tous les deux jours, Dimitri doit se faire dialyser pendant quatre heures. Il craint également de perdre la vue.
La cécité, c’est un risque du diabète donc le gris qu’il y a dehors, je n’ai pas besoin de le voir. J’ai vu des beaux paysages, des beaux climats.
Vivre la vie pleinement
Une maladie envahissante, mais qui, il aime le rappeler, l’a amené à vivre de grandes aventures, très jeune.
J’ai toujours improvisé dans ma vie. La première fois que je suis parti de la Moselle, c’est mon grand-père qui m’avait ramené à l’Afpa à Saint-Avold pour faire un test pour entrer dans une formation, j’avais 16 ans. Je voulais quelque chose qui démarre rapidement et là, la conseillère me dit, « Il y en a une qui commence dans 4 jours c’est à La Roche-sur-Yon ». Je rentre dans la voiture et je dis, « c’est où ça ? » et 4 jours après, je vivais à La Roche-sur-Yon.
Après avoir bougé dans toute la France, enchaîné les métiers, aujourd’hui Dimitri a ralenti le rythme.
Une cagnotte pour boucler les fins de mois
Il travaille à la brasserie des arts de Sarreguemines. Un travail qu’il aime, mais surtout qui lui permet de garder la tête hors de l’eau alors qu’il n’a le droit qu’à une petite pension d’invalidité.
Je vais remettre à jour mon dossier parce qu’il y a un nouveau paramètre, l’amputation de la moitié de mon deuxième pied, mais actuellement, je suis considéré seulement à 50% invalide alors que je suis touché de partout. La pension d’invalidité que j’ai elle me suffit pour le loyer, l’électricité le gaz et après je n’ai plus rien.
Pour faire face à toutes ces dépenses, le Sarregueminois a même lancé une cagnotte sur Leetchi qu’il espère fermer le plus rapidement possible quand ses comptes seront remis à flot. Dimitri a également en projet de créer une association avec des groupes de parole pour aider les personnes handicapées, amputées et paralysées. Après la cicatrisation de son pied récemment amputé, il passera de nouveaux examens en espérant pouvoir avoir le droit à une double greffe du pancréas et des reins.
Au mieux ça stabilise la maladie mais on ne guérit pas du diabète.