Motion de censure : Kévin Pfeffer, député RN de Forbach, la votera ''pour protéger les Français''
Semaine mouvementée à l’Assemblée nationale. Les motions de censure de la gauche et du RN seront examinées ce mercredi à partir de 16h. Celle de la gauche sera discutée en premier.
Son N°1 - Motion de censure : Kévin Pfeffer, député RN de Forbach, la votera ''pour protéger les Français''
Kévin Pfeffer – député RN de la circonscription de Forbach
Pour commencer, pourquoi avoir déposé une motion de censure contre le gouvernement ?
Nous avons déposé une motion de censure et nous avons annoncé notre vote sur toutes les motions de censure qui seront déposées cet après-midi, tout d’abord pour protéger les Français, pour défendre nos entreprises, pour défendre les 11 millions d’électeurs qui nous ont fait confiance aux dernières législatives. On ne serait pas dans notre rôle en acceptant de laisser passer ce budget qu’on considère comme mauvais et dans lequel nous n’avons obtenu que quelques ajustements à la marge alors qu’on a fait des demandes raisonnables depuis 3 mois.
Qu’est-ce qui vraiment bloque dans ce budget ?
On a fait des demandes simples au Premier ministre, qui a mis d’abord beaucoup de temps à nous prendre en considération, je pense qu’il avait oublié que Marine Le Pen et le Rassemblement National représentent le premier groupe aujourd’hui de l’hémicycle. On a fait des demandes d’abord pour le pouvoir d’achat des Français, l’annulation des hausses de taxes sur l’électricité, l’annulation du déremboursement partiel de certains médicaments que le Premier ministre souhaitait encore imposer aux Français, la renonciation à la désindexation des retraites sur l’inflation par exemple. Ces demandes, elles étaient pourtant financées, nous avons beaucoup travaillé depuis 3 mois, nous avons proposé un contre-budget pour la France, des amendements, nous avons participé à tous les débats et on regrette que le Premier ministre ne se soit réveillé qu’à 48h du vote pour essayer de négocier quelques points, qui n’étaient, à nos yeux, pas suffisants.
Le RN a déclaré qu’il voterait la motion de la gauche pour qu’elle puisse passer, est-ce que vous personnellement allez voter cette motion ?
Bien sûr que je vais voter cette motion, et je voudrais préciser qu’on ne vote pas pour le Nouveau Front Populaire ou pour son programme, comme je peux l’entendre de la bouche de ces ministres catastrophés qui font, en ce moment même, le tour des plateaux pour essayer de sauver leur place. On vote pour protéger les Français de ce très mauvais budget, parce qu’avant tout, voter pour la censure c’est rejeter ce budget. Mais il n’y a pas de panique à avoir, un nouveau gouvernement sera nommé probablement dès ce week-end et on se remettra au travail dès lundi. Vous savez, on l’a dit à monsieur Barnier, les députés du Rassemblement National sont prêts à travailler pendant les fêtes s’il le faut, on travaillera sur un nouveau budget, il est encore temps de proposer un nouveau budget à la France avant le mois de janvier 2025. Et au pire, si on n’arrive pas à avoir un budget avant le 1er janvier, le budget 2024 s’appliquera en attendant, il n’y a pas de risque de fin du monde comme je peux l’entendre et ce sera toujours moins pire que le budget 2025 qui est proposé aujourd’hui par 49.3.
En attendant, ça va quand même mettre de nombreux dossiers en « stand-by », un exemple très concret, Patrick Weiten, président du conseil départemental de Moselle, a indiqué que le budget 2025 du Département ne pouvait pas être décidé tout de suite en raison des incertitudes au niveau de l’Etat, on pense à GazelEnergie, qui attend toujours un ministère de la Transition écologique pour savoir ce que va devenir la centrale Emile Huchet de Saint-Avold, est-ce qu’on tourne pas un peu en rond, est-ce que tout ça ne va pas empêcher des projets d’avancer ?
Si aujourd’hui, monsieur Weiten, président d’un grand département en France était prêt à se contenter de ce budget, je ne comprends plus, parce que ce budget faisait une saignée dans les collectivités locales, il leur demandait beaucoup d’effort aux collectivités comme les départements, qui pourtant doivent voter un budget à l’équilibre et concernant GazelEnergie, mon collègue Alexandre Loubet connaît bien ce dossier puisqu’il le défend fréquemment à l’Assemblée nationale, ce budget ne prévoyait strictement rien. Emmanuel Macron n’a pas tenu ses promesses sur ce dossier, nous l’avons signalé à M. Barnier depuis 3 mois, monsieur Barnier n’a pas entendu ces demandes, la ministre de l’Energie non plus, donc, ce budget ne changeait strictement rien à GazelEnergie comme à d’autres et c’est bien ce qu’on lui reproche. Si on en est là aujourd’hui, c’est bien de la responsabilité d’Emmanuel Macron. Depuis sa dissolution brutale de juin dernier, depuis ses accords contre-nature entre l’extrême gauche et la macronie pour empêcher le RN d’arriver en force à l’Assemblée nationale et d’avoir une majorité absolue… C’est de la faute de M. Attal qui a fait du chantage à M. Barnier en lui demandant de ne rien céder au RN et c’est bien de la faute des résultats économiques de ce gouvernement. Depuis 7 ans, mille milliards de dette, aucune économie substantielle proposée dans le fonctionnement de l’Etat. Voilà. Si on en est là aujourd’hui, c’est pas de la faute du Rassemblement National, c’est de la faute de M. Macron et des gouvernements qui se sont succédés, on entend, nous, rétablir la situation, mais elle ne pourra pas se faire avec ce budget c’est pour ça qu’on censurera dès cet après-midi.
Qu’espérez-vous pour la suite ? une nomination de Jordan Bardella premier ministre ?
Non, c’est pas du tout ce qu’on demande, nous sommes conscients de ne pas avoir une majorité absolue à l’Assemblée nationale. Nous souhaitons un gouvernement qui prendra simplement en compte nos demandes, qui respectera la volonté des 11 millions de Français très majoritaires qui nous soutiennent, et nous demandons, dès que ça sera possible, une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale parce qu’on voit qu’on est dans une situation de blocage totale et qu’avant le mois de juin, on ne pourra pas trouver une majorité pour faire avancer le pays. Je plaide en attendant pour qu’on se mette d’accord sur un budget qui au moins, ne fera pas un peu plus la poche des Français.