La liste indépendante ''Territoires et filières'' reste à la tête de la Chambre d'agriculture de Moselle

Après avoir éjecté la puissante FDSEA en 2019, la liste sans étiquette "Territoires et filières" a à nouveau remporté l'élection la semaine dernière. Son but est de rassembler l'ensemble de la profession afin d'avancer vers des projets communs.
Son N°1 - La liste indépendante ''Territoires et filières'' reste à la tête de la Chambre d'agriculture de Moselle
Stéphane Ermann, est la tête de liste de « Territoires et filières » à la chambre d’agriculture de Moselle, ainsi que maire et éleveur à Réchicourt-le-Château.
Votre liste est sortie avec 38,1% des voix ce qui vous donne donc 12 sièges, quelle a été votre réaction après ce résultat ?
Comme je le dis souvent une élection n’est jamais gagnée d’avance, donc, c’est toujours difficile de donner des pronostics surtout avec 4 listes qui étaient en concurrence sur le territoire. C’est en tout cas une belle surprise pour nous, une belle reconnaissance pour le mandat écoulé, pour le travail qui a été effectué et pour le travail à venir.
On entend beaucoup parler de l’alliance FDSEA-JA, lors des manifestations, le syndicat de la Coordination rurale a également fait beaucoup parler de lui et d’ailleurs ça s’est ressenti sur ces dernières élections au niveau national, comment votre liste résiste à ces deux gros syndicats en Moselle ?
Je crois qu’il faut bien scinder les choses. Une chambre d’agriculture ce n’est pas un syndicat et je crois que les agriculteurs l’ont bien compris. On a besoin des syndicats pour la défense des professions, par contre, on a aussi besoin d’une chambre d’agriculture qui soit au service de tous les agriculteurs du territoire. En Moselle, je crois que ça a bien été assimilé par nos agriculteurs.
Vous avez été élu, quelles vont être vos priorités ? Quels dossiers vous attendent ?
Le premier travail ça va déjà être l’élection du président puisqu’aujourd’hui on a un nombre de sièges qui est confortable. Il y a encore l’installation des élus de la Chambre le 3 mars. Le premier travail c’est de rassembler, on va ouvrir intelligemment et rassembler le maximum d’acteurs pour écrire une feuille de route commune. On a un état d’esprit sur la liste « Territoires et filières » qu’on veut vraiment conserver pour pouvoir travailler tous dans le même sens dans l’intérêt de l’agriculture mosellane.
En 2025, quels sont les grands défis qui attendent les agriculteurs ?
Les dossiers et les projets, il y a ceux qui vont prendre du temps, notamment en matière de renouvellement des générations. On installe un jeune pour trois départs. Ça, c’est vraiment quelque chose qui va s’inscrire sur la durée du mandat parce qu’inverser la tendance ça ne va pas être simple. Il faut qu’on ramène de la valeur ajoutée dans nos exploitations, qu’on puisse avoir des exploitations qui soient viables, vivables, afin de préparer au mieux les installations de nos jeunes. En parallèle, il faut faire face à tous les enjeux qui arrivent au jour le jour. Je parle par exemple de ce souci sanitaire qu’on a traversé en 2024 et qui va encore nous préoccuper en 2025 avec la fièvre catarrhale ovine mais aussi la MHE, la maladie hémorragique épizootique, qui touche l’élevage. Donc, on a aussi ce défi sanitaire et il va falloir s’entourer des associations, de groupement de défense sanitaire pour travailler dans le même sens, pour essayer de trouver des protocoles, pour anticiper les choses. Et puis, il y a beaucoup d’enjeux, le réchauffement climatique, il va falloir s’adapter et avoir des exploitations plus résilientes, il faut aussi répondre aux enjeux sociétaux avec cette société qui ne comprend plus le monde agricole donc il va falloir qu’on se réconcilie avec cette société et ça c’est quelque chose qui va nous occuper ces six années : mieux communiquer sur notre métier, impulser le maximum d’installations dans des conditions très confortables pour que le jeune qu’on installe aujourd’hui soit encore agriculteurs demain.
Les élections auront lieu le 3 mars prochain, la logique veut que vous soyez élu président ou est-ce qu’il y a un peu de suspens ?
Il y a toujours du suspens, une élection n’est jamais gagnée d’avance, je pars toujours de ce principe-là. Il va falloir convaincre les autres collèges. Bien sûr je serai candidat, on l’a toujours affiché dès le début de la campagne, avec un gros projet c’est de rassembler ces acteurs de l’agriculture mosellane parce qu’on en a vraiment besoin. Nous sommes de moins en moins d’agriculteurs et je crois qu’à un moment donné il faut arrêter de se déchirer et se mettre autour de la table et travailler ensemble.