Tourisme 2024 en Grand-Est : moins de visiteurs frontaliers mais une augmentation des Américains, Chinois et Brésiliens

L'agence régionale du tourisme dévoile le bilan de l'année 2024. La fréquentation s'est maintenue mais le profil des touristes a changé. On en parlait avec notre invité ce matin dans le Grand Réveil.
Son N°1 - Tourisme 2024 en Grand-Est : moins de visiteurs frontaliers mais une augmentation des Américains, Chinois et Brésiliens
Henry Lemoine - Président de l’Agence Régionale du Tourisme Grand Est
L’année 2024 a-t-elle été une bonne année pour le tourisme ? Est-ce qu’on a des données chiffrées ? Comment est la progression par rapport aux années précédentes ?
L’année a été plutôt bonne. Elle avait plutôt mal commencé parce que la météo n’était pas du tout favorable, il y a eu les élections anticipées législatives qui ont perturbé un peu le mois de juin et début juillet mais après la tendance s’est inversée et on a pu arriver à une situation qui était un tout petit meilleur que l’année précédente. Par exemple, sur les nuitées, on reste à 87 millions de nuitées sur l’ensemble de l’année mais avec une répartition qui est différente selon l’origine des touristes. On a plus de touristes qui viennent des destinations lointaines. On a plus d’Américains, plus de Chinois qui commencent seulement à revenir depuis la Covid. On a eu des Brésiliens qui sont venus en nombre l’année dernière par contre on a un certain nombre de voisins notamment les Allemands qui sont venus moins nombreux et comme c’est la première origine des touristes, pour compenser, il faut des augmentations importantes des Américains, des Brésiliens.
Ces chiffres positifs se ressentent dans l’hôtellerie, la restauration ? Est-ce qu’il y a des endroits de la région qui attirent plus que d’autres ?
En matière d’hôtellerie on a un outil nouveau cette année à l’agence régionale du tourisme avec une convention avec un titulaire de cartes de crédit ce qui nous donne une bonne indication à la fois sur l’origine des touristes et sur ce qu’ils consomment et où. On constate sur l’hôtellerie que Strasbourg, Colmar et Reims ont été les trois destinations qui ont le plus performé l’année dernière +4% à Strasbourg, +7% à Colmar et +16% pour Reims.
Qu’est-ce qui attire les gens dans ces villes ? Les marchés de Noël peut-être ?
Il y a les marchés de Noël mais également les destinations estivales surtout après les JO qui ont été un peu perturbants même si quelques personnes d’Île-de-France sont venues dans la région, ils ne sont pas venus en grand nombre. Sur Reims, il y a eu un peu l’effet Jeux Olympiques, il y a eu aussi le 28ème anniversaire de la Libération et on a eu un certain nombre d’Américains qui sont venus dans ce cadre-là. Ils sont venus sur Reims, sur la Lorraine mais aussi sur Strasbourg et ces événements ont pesé sur le tourisme de l’année dernière.
On pense notamment à l’Alsace/Moselle, quelle est la situation pour ces deux territoires ?
En Moselle ce qui attire le plus les touristes c’est Metz. Les activités du musée Pompidou ont été plutôt bonnes l’année dernière. Walygator a bien performé l’année dernière également. Le tourisme vert fonctionne bien, on a un site essentiel qui fonctionne bien dans la région c’est Center Parcs mais il faut qu’on soit vigilant parce qu’il y a beaucoup de visiteurs suisses et allemands et comme les Allemands viennent moins, et ce n’est pas parce que la destination ne leur plait pas, c’est plutôt parce qu’ils connaissent une crise économique, financière, voir sociale et peut-être politique qui est assez intense et c’est ça qui les fait aller vers des destinations moins lointaines. Il faut qu’on essaye de les rattacher à notre région et notamment aux zones frontalières et de tourisme vert que sont l’Alsace-Bossue ou la Moselle-Est.
Tous les résultats de l'étude ici.