La CFDT se mobilise devant le Sénat mardi pour la conversion de la centrale Emile Huchet de Saint-Avold

Le Sénat examinera mardi 25 mars la proposition de loi qui doit permettre à la centrale Emile Huchet de Saint-Avold de se convertir et de passer du charbon au biogaz. Un moment très attendu pour l’avenir des salariés.
Son N°1 - La CFDT se mobilise devant le Sénat mardi pour la conversion de la centrale Emile Huchet de Saint-Avold
Thomas About, délégué syndicat CFDT à la centrale Emile Huchet de Saint-Avold
Le Sénat qui examine la proposition de loi c’est plutôt une bonne nouvelle, le problème c’est qu’il y a quelques jours, un sénateur a déposé un amendement pour intégrer la question du fuel. Pourquoi c’est une très mauvaise chose pour l’avenir d’Emile Huchet ?
Ce rebondissement c’est une très mauvaise nouvelle pour nous car on dévoie une proposition de loi qui a été faite pour les centrales à charbon en faveur des turbines fuel. Comme le nom l’indique, la technologie n’a absolument rien à voir ce n’est pas la même, les besoins non plus. Nous devons nous, très rapidement, engager une conversion technique et surtout sociale d’envergure alors que les centrales fioul elles, ne tournent quasiment jamais en France, et n’ont, de ce fait, absolument pas les mêmes contraintes que nous. Voilà où réside le défi et la complication qu’implique ce dévoiement de la loi de programmations pluriannuelles de l'énergie.
Que veut faire ce sénateur avec cette proposition selon vous ? Est-ce que ça a un sens dans cette proposition de loi dont le but est d’aider les sites à sortir du charbon ?
A mon sens, l’hypothèse est très simple, il veut profiter à un opérateur, l’opérateur historique, la possibilité d’inscrire des outils à base de fuel dans un futur marché qu’on appelle marché de capacité qui arrive en réforme en 2026-27 et c’est ça qui perturbe et apporte des difficultés supplémentaires quant à la conversion annoncée et surtout soutenue par l’exécutif et les pouvoirs publics.
Ces amendements déposés par Patrick Chauvet peuvent faire reculer le moment où la centrale aura le feu vert de l’Etat pour sa conversion ?
Les amendements de ce député ajoutent une complexité administrative alors qu’elle n’avait pas lieu d’être, c’était simple et bien construit avec le soutien notamment du cabinet du ministre Ferracci donc ça devait bien se passer pour nous puisque cette proposition de loi est faite pour les centrales à charbon et personne d’autre que les centrales à charbon puisqu’on doit répondre à plusieurs impératifs mais aussi à la promesse du Président de la République de septembre 2023 de trouver un chemin de décarbonation, de sortie du charbon, mais de maintien des outils au charbon en France. Donc EDF n’a pas souhaité faire participer la centrale de Cordemais à cette proposition de loi, il n’y a que Saint-Avold donc c’était une loi cousue main pour la centrale et le site de Saint-Avold.
Aujourd’hui, combien de salariés sont dans l’attente de cette autorisation ? Jusqu’à quand sont-ils assurés d’avoir un emploi sur le site ?
A l’heure où je vous parle, jusqu’au 31 août. Les contrats prendront fin au 31 août et il y a toujours 100 personnes GazelEnergie, 100 sous-traitants donc 200 emplois sur site et 500 emplois dans le territoire.
Demain, les discussions auront lieu au Sénat, est-ce que vous avez pu en discuter avec les sénateurs locaux ?
Oui, c’est une discussion transpartisane, avec les 5 sénateurs mosellans mais également des sénateurs de toute la France. C’est vraiment une ambition portée par les parlementaires à travers le pays. Donc nous sommes en discussion, nous avons des chemins pour revenir à la raison et faire entendre le bénéfice de cette PPL pour les centrales à charbon et surtout cette loi ne doit pas être dévoyée, le travail acharné de ces parlementaires doit payer pour Saint-Avold, pour les centrales à charbon et non pas être vampirisé par un autre opérateur pour d’autres outils qui n’ont absolument rien à voir d’un point de vue technologique et social. Ça doit répondre aux attentes des centrales à charbon.
Qu’allez-vous faire pour vous faire entendre ?
Nous serons devant le Sénat demain à partir de 13h30. Nous invitons évidemment tous les parlementaires, les élus de la Région, de Moselle à venir avec nous parce que ce combat, notre combat c’est leur combat aussi qui dure depuis plusieurs mois voire plusieurs années pour certains et certaines et nous voulons faire aboutir ce projet. Cette transition du site de Saint-Avold est devenue plus qu’une urgence, c’est devenu une raison de vivre pour une partie de l’économie locale mais surtout pour les sous-traitants et salariés de cette centrale.