Épisode du jeudi 4 avril 2024 à 09:34
Emile a beau avoir 26 ans, il n’a pas la vie devant lui. Atteint d’une forme d’Alzheimer précoce, les médecins ne lui prédisent guère plus de deux ans à vivre. Alors, plutôt que de finir en rat de laboratoire dans le cadre d’un traitement expérimental ou infantilisé sur un lit d’hôpital, Emile décide de prendre un camping-car pour mener son ultime voyage dans les montagnes. Mais hors de question pour le jeune homme de partir seul à l’aventure. S’il serait bien vu sillonner les routes avec son meilleur ami, ce dernier devenu récemment papa ne peut déroger à son nouveau titre. Alors Emile poste une petite annonce en ligne pour trouver celui ou celle qui deviendra son binôme. A sa grande surprise, c’est une femme qui répond. Joanne, toute de noir vêtue et avec pour seul bagage un sac à dos, décide de partir avec lui. Une nouvelle vie commence, peuplée de rencontres, de mésaventures et de découvertes.
« Tout le bleu du ciel » est pour beaucoup un roman incontournable sur la scène française. Ecrit par Mélissa Da Costa, il fut en lice pour devenir « Le livre favori des Français » et termina à la huitième place.
Je me le suis procurée en occasion mais avais du mal à me lancer dans cette lecture. On avait beau m’en avoir dit du bien, la version poche fait quand même 834 pages. Et puis les vacances sont arrivées et ce fut le bon moment pour m’y mettre. Et wow ! Quelle lecture ! Dès les premières pages, l’autrice a su m’embarquer dans le quotidien d’Emile. Quelle tristesse d’apprendre qu’à 26 ans seulement, c’est la fin. On comprend la volonté du personnage de ne pas finir complètement gaga entouré de blouses blanches, et il faut en parallèle un sacré courage pour se mettre à voyager avec une inconnue.
Joanne a beau être bizarre, être dotée d’une personnalité atypique, on se dit que derrière ce bout de femme, se cache sans doute quelqu’un de meurtri qui a aussi besoin de s’évader au grand air. Grâce à elle, Emile et le lecteur apprennent ce qu’est l’état de pleine conscience, l’importance du moment présent. D’autres personnages secondaires, qui ne sont que de passage, apportent leur petite touche d’émotions.
« Tout le bleu du ciel » est d’ailleurs un condensé…d’émotions. On rit, on s’attendrit. On a peur, on pleure. Et même quand c’est triste, cela reste infiniment beau. J’ai été très émue tout au long de ma lecture et les 800 et quelques pages ont été dévorées en quelques jours à peine tant le récit est touchant, bouleversant. Car, au-delà du simple fait de parler d’une maladie qui, dans ce cas, touche quelqu’un de jeune, l’histoire nous amène à nous questionner sur notre propre existence, notre rapport au temps, à l’importance de l’instant présent et la réalisation de nos rêves les plus chers. Ce livre fait désormais partie de ma liste d’ouvrages qu’il faut absolument avoir lu au moins une fois dans sa vie !
Chronique réalisée par Sandrine, bibliothécaire à la médiathèque de Sarreguemines.
Retrouvez ses coups de cœur sur son blog : https://commedansunlivre.fr/