Épisode du mercredi 18 décembre 2024 à 12:20
Depuis plusieurs semaines on s’intéresse aux symboles de Noël. Force est de constater qu’un thème est toujours récurrent, celui de l’espoir du retour de la vie, de la lumière. Et cette symbolique se retrouve jusque dans l’assiette avec la traditionnelle bûche de Noël, élément central du repas du réveillon.
D’où vient cette tradition ?
Ce gâteau est né en 1870 mais c’est en fait une coutume qui remonte à plusieurs millénaires.
Il faut se replacer dans le contexte de nos ancêtres. La nouvelle année commençait le 1er novembre et débutait par la période sombre. C’était une période tout aussi importante que la période claire, complémentaire. Les jours allaient en diminuant jusqu’à la journée la plus courte de l’année, correspondant au solstice d’hiver, aux alentours de notre actuel Noël. C’était donc une période sacrée qui annonçait le retour de journées plus longues.
Lors de cette nuit, il fallait brûler une énorme bûche mais pas n’importe comment. On renversait un peu de vin ou d’huile dessus en offrande, elle pouvait être bénie. Elle était déposée dans l’âtre par l’aîné et le cadet, comme symbole de transmission. Elle devait brûler 12 jours, comme les 12 jours de l’année, jusqu’à l’épiphanie. Cette tradition remonte à plus de 2500 ans quand dans les cultes polythéistes on brûlait pendant plusieurs jours un tronc en guise d’offrande aux dieux afin de garantir une bonne récolte.
Quelle est sa signification ?
D’une part un côté annonciateur. Plus les étincelles étaient hautes, meilleures allaient être les récoltes de l’année.
D’autre part un côté protecteur. La cheminée est le lien ouvert vers le ciel. La nuit a toujours fait peur à nos ancêtres, appartenant aux revenants et aux créatures surnaturelles.
Depuis quand mange-t-on de la bûche ?
Le gâteau arrive en 1870, mais on ne sait pas qui en est l’inventeur. Néanmoins, cette pâtisserie n’a commencé à se populariser qu’après la libération
Pour conclure
Gardons à l’esprit la signification première de Noël, le retour de la lumière et la promesse des beaux jours. Lumière intérieure, lumière née dans une étable, en faisant scintiller notre lumière, nous offrons aux autres la possibilité d’en faire autant. Joyeux Noël.
Chronique réalisée par Gilles Weiskircher, éthnobotaniste et mycologue.