La maison de Léo au Val-de-Guéblange

Épisode du lundi 20 janvier 2025 à 09:45

Une maison unique, témoin du passé du village

La maison de Léo est une maison de maître construite en pan de bois, en 1738, par Philippe Boul et Anne-Marie Walter. Ils étaient les propriétaires d’une teinturerie située en contrebas du village, sur les berges de l’Albe. Conçue avec dix pièces d’habitation et la cuisine, elle conserve l’intégralité de son plan d’origine.
Habitée jusqu’en 1985, ce sont près de dix générations qui ont vécu sous son toit, chacune laissant des traces différentes selon leur mode de vie ou leur profession. Ces dernières sont encore bien visibles et font de ce bâtiment un magnifique outil pédagogique pour comprendre le passé.
Cette bâtisse reste l’unique témoin de ce type d’architecture rurale en pan de bois du 18? siècle. Elle a conservé intacte l’intégralité de son plan d’origine.
Ainsi, l’association « Les Amis de la Maison de Léo » créée en janvier 2022, souhaite protéger le bâtiment et le conserver en l’état, comme témoin du passé pour les générations futures.
Pourtant, la maison tient son nom de Léo Closset. Agent secret pour le compte des Forces Françaises Libres, il a combattu pour la liberté. Cette maison est donc un véritable lieu de mémoire.

Qui était Léo Closset ?

Il naît le 26 novembre 1916, comme 6^ème enfant de Jean Closset et Catherine Lambert.
En avril 1936, il s’engage et combat sur la ligne Maginot. Capturé, puis reconnu comme « Volksdeutscher », il est libéré en juillet 1940.
Il gagne ensuite la France libre, intègre un régiment d’artillerie à Périgueux, puis l’École Militaire de Nîmes, d’où il sort avec le grade de sous-lieutenant.
Démobilisé, il adhère à l’Organisation de la Résistance de l’Armée. Agent secret au service des Forces Libres, il participa à la préparation de la libération de Paris.
En février 1946, le lieutenant Léo Closset embarque vers Saïgon sur les pas du général Leclerc. Il meurt dans une embuscade en Cochinchine le 2 juin 1948. Son corps fut rapatrié en 1949 et il repose dans le cimetière de son village natal.

Chronique réalisée par Arlette, historienne de formation et guide touristique.

Photo de V. Schiel-Schmitt.